Démarrage du «BOURDE» aujourd’hui jeudi 8 novembre 2018: La capitale de la tidianiyya exalte l’œuvre de l’imam Boussairi

 

Ce jeudi 8 novembre, se tient la première séance de « Bourde » qui marque le début des activités de la 117e édition du Gamou annuel de Tivaouane prévu dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 novembre 2018.

Des séances de « Bourde » organisées en prélude au Mawlid durant les 10 nuits qui précédent le jour du 12 Rabi Al Awal, coïncidant avec la naissance du Prophète Mohamed (PSL), et qui constituent un moment fort devant permettre aux fidèles de la communauté Tidiane d’exalter l’œuvre d’une dizaine de chapitres de l’Imam Abou Abdallah Mouhamadoul ibn Saïd al-Boussairi, un grand saint et poète égyptien (12111294).

Une œuvre qui comprend plusieurs poèmes d’inspiration religieuse dont le plus célèbre est le « Qasidat Al Burda » (poème du manteau).

Une pause d’un jour sera marquée avant le grand jour de la commémoration du Gamou.
C’est l’apparition du croissant lunaire qui marque l’ouverture, pour 10 jours durant, du « Bourde » organisé en prélude du Gamou.

Ainsi, la capitale de la Tidianiyya, Tivaouane-la Pieuse, commence à recevoir ses premiers fidèles venus des quatre coins du Sénégal et d’ailleurs, pour commémorer, dans la ferveur religieuse, la naissance du Meilleur des êtres, le Prophète Seyyidinaa Mouhamad Rassoulilah (Psl), ou Mawlid Al Naby.

Partout, déjà, au niveau des différentes « zawiya », ces temples d’Allah qui font la fierté de la ville-sainte, c’est l’effervescence des grands moments de recueillement, particulièrement dans les mosquées de Cheikh Al Seydi Khalifa Aboubacar Sy et d’El Hadji Maodo Malick Sy. Un temps fort qui permet aux fidèles de la communauté Tidiane, d’exalter l’œuvre d’une dizaine de chapitres de l’Imam Abou Abdallah Mouhamadoul ibn Saïd al-Boussairi.

Un grand homme qui a vécu au 7e siècle de l’Hégire (1211–1294), un poète égyptien qui écrivit sous le patronage du « Vizir Ibn Hinna ». Avec des poèmes qui sont principalement d’inspiration religieuse, dont le plus connu, le « poème du manteau » (Qasidat alBurda), est entièrement dédié à la louange du Messager lumineux (Psl).

Ce poème, considéré du vivant même de son auteur comme « sacré », occupe encore aujourd’hui une place particulière au sein de l’islam.

Pour la petite histoire, le Cheikh Abou Abdallah Mouhamadoul ibn Saïd al-Boussairi, très jeune, fréquenta les cours de divers traditionalistes et soufis.

Hémiplégique, il formula des invocations pour sa guérison lors de la formulation du poème. Lorsqu’il l’eut achevé, il vit, une nuit, en rêve le Prophète Seyyidinaa Mouhamad (Psl) passer sa main bénite sur le côté paralysé de son corps et jeter un manteau sur lui. A son réveil, il se retrouva complètement guéri de sa maladie.

Le poème reçût alors le nom de Burda (Le Manteau).  Et, c’est à travers ce livre, qui comprend 10 chapitres et totalise 160 vers, que l’œuvre exaltante de l’Imam Boussairi enrôle, dans le frisson spirituel, dès l’apparition du croissant lunaire, des milliers de fidèles d’El Hadji Maodo Malick Sy pour une durée de 10 jours, à raison d’un chapitre à lire par jour, pendant la nuit, dans les mosquées.

Le « Burd » est une invocation du Prophète Seyyidinaa Mouhamad (Psl) mais aussi des chants dédiés au Sceau des Prophètes (Psl), permettant aux fidèles Tidianes de revisiter l’œuvre et la vie du Meilleur des êtres (Psl).

Le Saint Homme de Tivaouane, Maodo Malick, ayant écrit un livre intitulé : « Khilassou Jahab », retraçant la vie du Prophète (Psl), depuis sa naissance jusqu’à son retour à Dieu, nombre de disciples de penser ainsi à un « compagnonnage spirituel » avec le Meilleur (Psl) des êtres. Lequel lui transmettait les révélations surnaturelles, extraordinaires sur « Lui », portées à la connaissance de l’humanité, entre autres créatures.

Selon Abdoul Aziz Diop, petit-fils de Mame Maodo, « c’est la vénération de Mouhamadoul Boussairi qui constitue le socle de la détermination du Saint Homme de Tivaouane à se recueillir à travers le ‘’Bourde’’ , dès l’apparition du croissant lunaire, les 10 premiers jours durant qui précédent le Mawlid, avec, chaque nuit, la lecture d’un chapitre du livre en question ».

Il informe que « l’innovation, depuis quelques années, à Tivaouane, reste le choix des érudits de la famille de Mame Maodo Sy, de décrypter, pour les fidèles, le message véhiculé dans ledit livre ».

Lequel message est arrimé au modèle Prophétique, autour de la vie et de l’œuvre de l’Envoyé Spécial de Dieu (Psl) sur terre. Une autre innovation de taille demeure les « Bourdes » décentralisés.

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