Le général Babacar Gaye, ancien chef d’état-major des armées sénégalaises, a appelé mardi les pays représentés au forum sur la paix et sécurité en Afrique à « repenser » leur politique de défense en tenant compte de leurs « fragilités politiques, économiques et environnementales ».
« Oui, il faut repenser notre défense », a-t-il déclaré en intervenant à une conférence sur la sécurité et le développement en Afrique, dans le cadre du Forum international sur paix et la sécurité, qui se tient lundi et mardi, à Diamniadio, une ville située à une trentaine de kilomètres de Dakar.
« Il est temps d’adapter nos armées à ce qui devrait être leur objectif majeur, à savoir la sécurité humaine », a ajouté Babacar Gaye.
« Il faut que nos forces soient articulées en fonction de nos fragilités. Qu’il s’agisse de nos fragilités politiques, économiques et surtout environnementales », a poursuivi l’ancien représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA).
« Il faut que nos forces, nos bataillons d’infanterie, nos compagnies de gendarmerie, nos éléments des eaux et forêts et des douanes puissent accepter d’entrer dans des cadres opérationnels, qui seront des réponses à des fragilités », a-t-il dit.
Pour sa part, la sociologue sénégalaise, Marie-Angélique Savané, a dit souhaiter la matérialisation de la notion d’ »armée de développement », pour relever les défis sécuritaires.
Prenant part à la conférence, elle a demandé aux militaires de prendre en compte les questions de développement dans l’exercice de leur mission.