Révélations sur les mines artisanales africaines

20% de la production minière mondiale est issue de ce qu’on appelle des « mines artisanales », des mines où l’on creuse de manière rudimentaire, sans grands capitaux. Sur la planète, 100 millions de personnes dépendent directement de cette activité pour gagner leur vie. La plupart des images, qui nous parviennent de ces mines artisanales, mettent en scène la misère des creuseurs, le très jeune âge de nombreux d’entre eux, et aussi le climat de violence qui entoure certains de ces gisements. Mais, ces images résument-elles la réalité ? Pas vraiment si l’on en croit une étude qui vient d’être publiée à Paris, par deux économistes, Rémi Bazillier et Victoire Girard. Ces deux économistes ont enquêté au Burkina-Faso et pour la première fois, cette étude dresse un bilan positif de l’impact économique de ces mines artisanales.

– Rémi Bazillier, professeur d’Economie à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, spécialiste de l’économie du développement
– Benjamin Nénot, consultant senior chez Synergy, un bureau d’étude qui conseille les entreprises qui interviennent dans des environnements difficiles, voire risqués. Il est, en particulier, spécialiste des questions minières.

Reportages diffusés pendant l’émission :

1 / Au Burkina Faso, des sites d’exploitation artisanale de l’or sont disséminés à travers tout le pays. Dans la commune de Guibaré, au centre nord du pays, les habitants du village de Karentenga exploitent une de ces mines. Mille, deux mille personnes ? Impossible de dire combien sont au travail. Il y a les jeunes du village, mais aussi des gens venus d’autres villes et des pays voisins. C’est un reportage signé Yaya Boudani sur la mine de Karentenga, commune de Guibaré, au Burkina-Faso.

Mali  un autre exemple de mine artisanale. Au Mali, cette fois-ci, près de la frontière avec la Guinée sur le site de Koflatié. Le Mali est le troisième producteur d’or d’Afrique. Son extraction représente 15% de son PIB et 70% de ses recettes d’exportation, grâce notamment à la présence de sites industriels. Plusieurs centaines de milliers de Maliens fouillent la terre pour tenter d’améliorer leur quotidien dans des conditions extrêmement pénibles. C’est un reportage signé David Baché.

3 / A Madagascar, pays connu pour son sous-sol riche en minerais, or, saphirs et autres pierres précieuses, la plupart des mines sont artisanales. Ce secteur informel emploie 500 000 personnes. Dans les années 90, la découverte de gisements de saphirs, notamment dans le sud du pays, puis dans d’autres régions a déclenché des ruées vers ces terres aux apparences d’eldorado. Mais, les pierres précieuses de ces mines informelles sont loin de profiter aux mineurs artisanaux ou même à l’Etat malgache. Elles échappent au contrôle des autorités et à l’impôt, et sont exportées illégalement vers l’étranger. C’est un reportage signé Laetitia Bezain à Antananarivo.

Madagascar : les pierres précieuses

4 / Parmi les problèmes que posent en général les gisements miniers, qu’ils soient artisanaux ou industriels, il y a la pollution de l’environnement. Un exemple de mine artisanale qui pollue. Il y a cinq ans Julie Vandal, alors correspondante de RFI au Nigeria s’était rendue dans l’Etat de Zamfara, dans le nord-ouest du pays. En 2010, un empoisonnement au plomb avait provoqué la mort de 400 enfants. Et c’est l’utilisation de plomb par les mineurs artisanaux locaux, dans des gisements d’or, qui était à l’origine de ce drame. La dépollution de la zone a pris trois ans. Mais quand Julie Vandal et Awwal Janyau du service Hausa de RFI s’y sont rendus en 2013 donc, le problème n’était pas réglé.

RFI

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