Les punaises de lit avaient délogé une soixantaine de détenus. Transférés début octobre dans plusieurs autres établissements pénitentiaires de l’Est, les prisonniers doivent retrouver leur cellule de la maison d’arrêt de Colmar dans une semaine. Entre-temps, la partie de la prison haut-rhinoise contaminée par les insectes a fait l’objet d’un traitement de désinsectisation, « selon un protocole bien précis, mis en place avec le concours de l’ARS », souligne-t-on à la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) Strasbourg-Grand Est. Avant de préciser ce protocole :
- Le traitement du linge à +60° et le changement de tous les matelas
- La décontamination de l’ensemble des affaires des détenus pour éviter une contamination suite à un transfert. Soit le linge traité avec un produit spécifique, les chaussures placées dans un sac fermé ; le linge nettoyé à +60° et placés en cartons fermés ; l’équipement en habits de rechange.
Ces mesures doivent, selon la DISP, empêcher la contamination vers d’autres établissements. Ce que craint notamment Fadila Doukhi, déléguée régionale FO-Pénitentiaire. «A Metz , cette année, par exemple, on a eu plusieurs cellules contaminées par des punaises de lit, puis condamnées pour éviter la contamination. Alors quand on a vu les détenus de Colmar arriver, on a eu un peu peur. »
« Les surveillants craignent d’en ramener chez eux »
Pourtant, et la syndicaliste le reconnaît, « quand le détenu arrive avec son paquetage, il est traité. On dénonce plutôt le sérieux ou la manière dont c’est traité. Je pense que la direction avait minimisé le problème. Quand on veut désinfecter une prison contaminée, il faut faire tout le bâtiment ou tout l’étage… ».
Surtout, Fadila Doukhi regrette que rien ne soit mis en place pour les surveillants : « Il y a les rats, les cafards et maintenant les punaises de lit. C’est un fléau ! Les surveillants craignent d’en ramener chez eux, à la maison. Parce que lorsqu’on s’en rend compte, c’est par les piqûres… Et donc c’est trop tard. »
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