Caravane de migrants: le Mexique répond aux menaces de Donald Trump

La caravane de milliers de migrants centraméricains en route vers les Etats-Unis provoque des tensions diplomatiques entre Washington et ses voisins latino-américains. Lundi 22 octobre, lors d’un meeting électoral au Texas, le président américain a annoncé que son administration allait couper ses aides financières au Honduras, au Salvador et au Guatemala. Tout comme le Mexique, ces trois pays se sont montrés « incapables », selon Donald Trump, « d’empêcher les gens de prendre la route » pour entrer illégalement aux Etats-Unis.

La réponse du Mexique aux attaques de Donald Trump ne s’est pas faite attendre. « Nous n’allons pas nous plier à l’exigence de quelque gouvernement que ce soit. Personne ne provoquera au Mexique une réaction hostile à la caravane des migrants », a déclaré le ministre de l’Intérieur.

Comme pour joindre les actes à la parole, le Mexique a ouvert la nuit dernière un pont à la frontière avec le Guatemala où des centaines de migrants centraméricains attendaient depuis plusieurs jours. Quelque 400 personnes ont ainsi pu être enregistrées par les autorités mexicaines.

Le flux migratoire devrait continuer

Des milliers d’autres migrants ont gagné le Mexique de manière clandestine et se dirigent à pied vers les Etats-Unis. Mais le flux migratoire ne devrait pas s’arrêter là.

« Des personnes continuent à se rassembler dans différents villages et villes du Honduras qui souhaitent rejoindre la caravane pour sortir du pays. Mardi dernier 4 000 personnes ont quitté le Honduras. A leur approche de la frontière guatémaltèque, des Salvadoriens se sont joints à cette caravane, et durant la traversée du Guatemala ils ont été rejoints par des Guatémaltèques. Mais 80% de ces personnes sont des Honduriens », explique Wilfredo Mendez du Centre hondurien pour la promotion des droits de l’homme

Une nouvelle caravane de plus d’un millier d’Honduriens a entamé dimanche la traversée à pied du Guatemala en direction de la frontière mexicaine.

L’objectif de Trump : punir les pays d’Amérique centrale

L’aide financière que Trump a promis d’arrêter est censée financer des programmes de développement économique et humanitaire. Le but est d’encourager la population à rester au pays.

Une aide cruciale. Par exemple au Honduras, près de sept habitants sur 10 vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le taux d’homicide est de 43 sur 100 000 habitants, ce qui en fait l’un des pays les plus violents au monde.

En réalité, la contribution américaine pour le Honduras, le Guatemala et le Salvador a déjà diminué de plus de 100 millions de dollars en trois ans d’après WOLA, une organisation non gouvernementale à Washington. Elle était encore de 615 millions de dollars cette année.

Le coup de sang de Donald Trump ne surprend pas le futur chef de la diplomatie mexicaine. Marcelo Ebrard promet davantage d’investissements en Amérique centrale pour tenter d’endiguer l’afflux de migrants. Il annonce aussi davantage de visas de travail.

RFI

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