PARIS (AFP) –
Les experts ont constaté un rajeunissement des visiteurs et la présence de nombreux artistes sur les 195 stands de 27 pays. Malgré une grille de tarifs dégressive favorable aux moyennes galeries, les grandes galeries françaises — Perrotin, Templon, Vallois — ou nord-américaines — Gagosian, Van de Weghe, David Zwirner — ont continué d’être dominantes.
« Les galeries dans leur quasi-totalité évoquent une Fiac particulièrement réussie tant sur le plan des ventes que sur l?expérience vécue », s’est félicitée Jennifer Flay, directrice de la manifestation.
« Aussi bien les artistes que les marchands étaient d’accord pour calmer les prix. Ils renouent ainsi avec la grande tradition où les prix du premier marché (notamment à l’occasion des foires) doivent être inférieurs au second marché des ventes publiques », a expliqué à l’AFP Thierry Ehrmann, président de Artprice, leader mondial des banques de données sur la cotation de l’art.
Une bonne vingtaine de « solo shows » et une dizaine de duos ont marqué cette édition au sein du Grand Palais. Des ?uvres ont été exposées aux Tuileries. Mais l’offre est restée disparate, les ?uvres majeures étant parfois reléguées au second plan par des oeuvres kitchs ou conceptuelles.
Il fallait payer 650 euros au m2 en moyenne pour être sous la nef, au centre du Grand Palais, et 550 euros/m2 dans le secteur moins cher, à l’étage.
Des voix critiques ont dénoncé l’abstraction formaliste, l’art conceptuel, la figuration kitsch, des propositions lisses et désincarnées.
Selon l’écrivain et critique d’art Olivier Kaeppelin, « l’effervescence de la Fiac » est positive parce qu’elle permet de détecter de nouveaux talents et des « têtes chercheuses ». Mais « ce qui pose profondément problème est la survalorisation du marché », qui occulte les travaux d’artistes intéressants et écarte certaines galeries qui ne sont plus à la Fiac car elles ne sont plus « fashion ».
« On voit une sorte d’affaissement de la création, quand coût et valeur sont confondus, quand l??uvre d’art, immatérielle, est ramenée à un objet, à n’importe quel objet, comme par exemple une voiture de course », a-t-il affirmé à l’AFP.
A côté de la Fiac, les foires « off » suscitent un intérêt croissant: Art Elysées, Paris internationale, Outsider Art Fair, YIA (ex-Young international Art fair), Asia Now… Cette dernière a refermé ses portes avec 20% de hausse par rapport à l?édition précédente.