L’Arabie Saoudite n’a toujours pas livré d’éléments concrets sur l’affaire Khashoggi pour étayer la thèse d’un interrogatoire ayant mal tourné au consulat saoudien d’Istanbul. Et ce flou renforce le scepticisme de la communauté internationale.
« Sa mort est inacceptable, il faut que l’Arabie Saoudite clarifie d’urgence sa version des faits ». C’est la position martelée dimanche dans un communiqué commun publié par la France, le Royaume-Uni, et l’Allemagne. Berlin ajoute qu’à ce stade, « il n’est plus question que l’industrie allemande maintienne ses exportations d’armement vers le territoire saoudien. »
Gel côté canadien aussi
La menace de gel des contrats militaires plane aussi côté canadien. Le Canada n’exclut pas de suspendre une énorme transaction signée avec Ryad. Pour 10 milliards d’euros, Ottawa doit en principe livrer près d’un millier de véhicules blindés aux forces de sécurité saoudiennes. Mais Justin Trudeau souligne que son pays entend défendre les droits de l’homme, y compris dans ses relations avec l’Arabie Saoudite. A Washington, après avoir jugé les explications saoudiennes crédibles, Donald Trump hausse le ton. Dans le Washington Post, il dénonce les mensonges de Riyad et une défense qui part dans tous les sens.
Alliés fidèles
Les seuls à faire front, ce sont les alliés traditionnels de l’Arabie saoudite : ses voisins, Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Egypte, Oman, Jordanie, Autorité palestinienne qui répètent leur confiance en la version saoudienne et disent s’attendre à ce que la vérité se manifeste très vite.
RFI