Plusieurs centres de vote ont été la cible d’explosions meurtrières samedi alors que les Afghans sont appelé à élire les députés à la Chambre du peuple. Ces élections servent de test avant la présidentielle l’année prochaine.
Les Afghans s’apprêtent à élire, samedi 20 octobre, 249 députés au Parlement. Mais les élections législatives en Afghanistan ont démarré dans le chaos avec des explosions meurtrières signalées à Kaboul et dans de nombreux centres électoraux faisant face à d’importants problèmes logistiques. Le bilan pour l’heure fait état de trois morts et de 30 blessés.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué avoir recensé « 15 attaques ennemies » sur l’ensemble du pays, la plupart étant des explosions d’engins artisanaux et des tirs de roquettes.
Certains centres de vote n’ont pu ouvrir faute d’assesseurs, d’absence des listes électorales ou de mauvais fonctionnement des terminaux de reconnaissance biométrique mis en place à la dernière minute et utilisés pour la première fois. Des candidats et des électeurs ont fait part de leur exaspération, certains ne retrouvant pas leurs noms sur les listes électorales.
Ouverture de bureaux de vote prolongée jusqu’à dimanche
La Commission électorale indépendante (CEI), qui organise le vote, a présenté ses excuses. Abdul Badi Sayad, président de la CEI, a précisé que le processus de vote se poursuivrait jusqu’au dimanche 21 octobre dans les endroits où le personnel électoral, ou le matériel électoral, est arrivé en retard.
Les taliban ont averti à plusieurs reprises ces dernières semaines qu’ils allaient recourir à la violence pour faire échouer le processus démocratique, à leurs yeux illégitime. Samedi matin, un tweet de leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, conseillait une nouvelle fois aux citoyens de rester chez eux : « Le pu
De nombreux rapports ont fait état d’explosions d’engins artisanaux à proximité de centres de vote, des combats ont également été rapportés entre taliban et forces de sécurité. Des centaines de personnes ont déjà été tuées ou blessées lors d’attentats en lien avec le scrutin ces derniers mois. Et au moins 10 candidats ont été abattus, la plupart dans des attaques ciblées.
Un test crucial avant l’élection présidentielle
Plus de 5 000 bureaux de votes ont ouvert dans les zones du pays sous contrôle du gouvernement. Pour des raisons de sécurité, sur d’autres parties du territoire contrôlées par les talibans, 2 000 centres de vote sont restés fermés. Quelque 54 000 membres des forces de sécurité ont été déployés pour assurer la protection aux 8,9 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales.
Plus de 2 500 candidats sont en lice pour les 249 sièges à la chambre basse du Parlement. Il s’agit pour la plupart d’élus déjà établis, de descendants de seigneurs de la guerre, d’hommes d’affaires ou de membres de la société civile.
Ce scrutin législatif est considéré comme un test crucial en vue de l’élection présidentielle de l’année prochaine et une étape importante avant une réunion de l’ONU en novembre à Genève, où l’Afghanistan devra démontrer les progrès effectués en matière de « processus démocratique ».
France 24