La Bourse de Paris toujours morose, les yeux rivés sur l’Italie, le Brexit et la Chine

PARIS (AFP) – 

La Bourse de Paris évoluait en petite baisse (-0,30%) vendredi matin, toujours prudente sur fond d’inquiétudes autour du budget italien, du Brexit et de la remontée des taux de la Fed, même si quelque peu rassurée sur le front chinois.

A 10H15 (08H15 GMT), l’indice CAC 40 déclinait de 15,59 points à 5.101,20 points. La veille, il avait fini en baisse de 0,55%.

« Les marchés européens ont ouvert en hausse ce matin après que les marchés asiatiques ont rebondi dans le sillage des interventions des régulateurs et décideurs chinois », a expliqué dans une note Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Ces derniers « ont rassuré les investisseurs (en indiquant) que malgré un ralentissement de l’économie chinoise, ils étaient en train d’introduire une série de mesures pour aider les marchés », a-t-il détaillé.

Les Bourses asiatiques ont en effet été échaudées par la publication, au cours de la nuit, de chiffres mitigés en Chine, où la croissance a ralenti au 3e trimestre à son plus faible rythme en neuf ans, à 6,5%.

Toutefois, la cote parisienne, comme ses homologues européennes, était maintenue sous pression par les préoccupations autour du budget italien et du Brexit.

Bruxelles a entamé jeudi un bras de fer avec la coalition populiste au pouvoir en Italie en réclamant officiellement des « clarifications » à Rome sur son dérapage budgétaire « sans précédent ».

Le projet de budget de l’Italie pour 2019 prévoit un déficit à 2,4% du Produit intérieur brut (PIB), très éloigné des 0,8% promis par le précédent gouvernement de centre gauche.

« Les marchés italiens devraient enregistrer leur quatrième perte consécutive de la semaine alors que la controverse entourant le budget du nouveau gouvernement affecte l’humeur des marchés, ce qui a envoyé le rendement italien à dix ans au plus haut depuis 2014 », a souligné M. Hewson.

En outre, le manque de visibilité sur l’issue des négociations autour du Brexit n’était pas de nature à rassurer les investisseurs.

Le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a prévenu vendredi que la question de la frontière entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord pouvait faire échouer les négociations sur l’accord sur le Brexit.

Sur le front des indicateurs, outre le PIB de la Chine, sa production industrielle s’est de nouveau essoufflée en septembre, contrairement aux attentes, grimpant de 5,8% seulement sur un an.

Seules les ventes de détail, reflet de la consommation, sont restées en revanche vigoureuses, avec une accélération surprise à 9,2% sur un an en septembre.

Plus tard dans la journée sont également attendues les reventes de logements pour le mois de septembre aux Etats-Unis.

– Fnac Darty décolle, Sopra Steria sombre –

Sur le front des valeurs, Bouygues s’enfonçait de 7,55% à 33,68 euros, lesté par l’abaissement des prévisions du groupe dans la construction pour 2018.

Michelin déclinait de son côté de 7,44% à 91,54 euros. Le fabricant français de pneumatiques, même s’il a réalisé un bon troisième trimestre, avec une hausse des ventes de 5,2%, supérieure aux attentes, à 5,61 milliards d’euros, anticipe une baisse des marchés en fin d’année, notamment en Chine.

Fnac Darty décollait de 14,27% à 67,65 euros, le marché se montrant rassuré par des résultats en ligne avec les attentes au 3e trimestre, quoiqu’en baisse, et la confirmation des objectifs du groupe.

Sopra Steria plongeait en revanche de 20,21% à 96,55 euros après la révision à la baisse vendredi de son objectif annuel de marge opérationnelle d’activité, en raison de la non-signature d’un contrat « significatif » et de « difficultés de production ».

Casino reculait de 2,70% à 40,39 euros. Le groupe de distribution a publié jeudi un chiffre d’affaires au troisième trimestre en baisse de 2,4% à 8,922 milliards d’euros, pénalisé par un effet de change défavorable mais marqué par une performance positive de la France.

AccorHotels lâchait 1,11% à 41,11 euros, sans profiter d’un chiffre d’affaires en hausse de 22,3% à 1,03 milliard d’euros au premier trimestre, propulsé par de récentes acquisitions, notamment de Mantra et de Mövenpick.

Rémy Cointreau cédait 2,21% à 101,80 euros, sans bénéficier d’une croissance de 5% de ses ventes au premier semestre de son exercice 2018/19, avec une accélération au deuxième trimestre, tirée par les ventes du cognac Rémy Martin.

Icade: le groupe immobilier public a annoncé vendredi une progression de son chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année, bénéficiant tant d’une activité solide en promotion que de multiples acquisitions en tant que foncière.

Boiron perdait 2,41% à 56,70 euros alors que le groupe français d’homéopathie a annoncé jeudi un recul de 4,9% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre, à 155,8 millions d’euros, en raison notamment d’un déclin en France où le débat sur l’efficacité de l’homéopathie a ressurgi avec force ces derniers mois.

Ekinops s’enfonçait de 7,37% à 3,52 euros après que l’équipementier en télécoms français a indiqué jeudi être en « discussion préliminaire » avec Nokia pour un rachat d’Alcatel Submarine Networks, l’ancienne division de câbles sous-marins d’Alcatel.

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