L’OMS estime « très préoccupante » l’épidémie d’Ebola en RDC

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé, mercredi 17 octobre, que l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC), qui a déjà fait 139 morts, était « très préoccupante », mais qu’elle ne constituait pas « pour l’instant une urgence de portée internationale ».

Lors d’une conférence de presse à Genève, le directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est montré optimiste en affirmant que cette nouvelle flambée d’Ebola dans l’est de la RDC pouvait être « sous contrôle cette année ». Il a indiqué que le virus avait déjà fait 139 morts depuis le mois d’août et que plus de 18 000 personnes, dont 4 000 enfants, avaient jusqu’ici été vaccinées.

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Le comité d’urgence de l’OMS s’était réuni mercredi, à sa demande, pour déterminer si l’épidémie constituait « une urgence de santé publique de portée internationale », notamment en raison des risques de contamination des pays voisins. Dans un communiqué, le comité indique être parvenu à la conclusion qu’un tel statut d’urgence mondiale « ne devait pas être déclaré pour l’instant, [mais que] le comité reste profondément préoccupé par la flambée et souligne que la réponse doit être intensifiée et que la vigilance est essentielle ».

La République démocratique du Congo a déjà été touchée neuf fois par Ebola depuis l’apparition en 1976 du virus qui se transmet par contact physique avec des fluides corporels infectés et qui provoque une fièvre hémorragique.

Un vaccin expérimental « sûr et efficace »

Cette dixième flambée s’est déclarée le 1er août à Mangina, dans la province du Nord-Kivu (est). L’épicentre de l’épidémie s’est ensuite déplacé vers la frontière avec l’Ouganda, à Béni, fief du groupe armé ADF (Allied Democratic Forces) qui multiplie les attaques contre des civils, compliquant la riposte sanitaire.

Interrogé sur les risques de contamination des pays voisins, en particulier l’Ouganda, tout proche de la région de Béni, le professeur Robert Steffen, qui dirige le comité d’urgence, a expliqué que, lors de la précédente flambée d’Ebola en mai dans le nord-ouest de la RDC, « il y avait des inquiétudes que le virus puisse passer d’un Congo à l’autreMais cela ne s’est pas produit, alors soyons encore optimistes ».

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Selon l’OMS, il existe un vaccin expérimental « sûr et efficace », qui a déjà été utilisé lors de la dernière flambée en RDC. La vaccination se fait sur le modèle des « anneaux », impliquant le personnel soignant, les contacts des malades et les contacts des contacts. Le docteur Tedros a précisé que l’OMS avait déployé plus de 250 personnes sur place.

Le statut d’alerte sanitaire mondiale est réservé à « un événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres Etats en raison du risque de propagation internationale de maladies et qu’il peut requérir une action internationale coordonnée », explique l’OMS sur son site. L’organisation l’a décrété quatre fois seulement : en 2009 pour la grippe H1N1, en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour l’épidémie d’Ebola qui a fait plus de 11 300 morts dans trois pays d’Afrique de l’Ouest, et en 2016 pour le virus Zika.

Un agent de santé est aspergé de chlore, le 12 mai, après avoir visité le service d’isolement de l’hôpital de Bikoro, qui avait alors reçu un nouveau cas suspect d’Ebola.
Le monde.fr

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