Compétitivité: du retard à l’allumage pour la révolution industrielle selon le forum de Davos

Dans son classement annuel sur la compétitivité, le Forum économique de Davos tire la sonnette d’alarme : la grande majorité des 140 pays auscultés ne sont pas suffisamment armés pour la révolution industrielle en cours.

Cette révolution 4.0 riche en promesse de croissance partagée pourrait bien être leurre voire un frein au développement par manque de préparation, nous expliquent les experts de Davos. Leur classement annuel prend en compte de nouveaux critères jugés indispensables pour que les nouvelles technologies de l’intelligence artificielle, de la robotisation, du big data puissent vraiment irriguer l’économie. Pour atteindre cette nouvelle frontière la compétitivité d’un pays ne dépend donc plus seulement des facteurs classiques comme le coût du capital ou du travail, mais aussi de son ouverture, de la culture entrepreneuriale, de sa capacité à générer de l’innovation, de l’éducation ou de ses institutions. Une batterie de 98 indicateurs a été utilisée pour donner une note à chaque pays, le score maximum étant de 100 points, le seuil déterminant la meilleure compétitivité possible pour réussir cette révolution. Aucun pays n’atteint cet idéal, et surtout plus de 100 pays ne parviennent même pas à la barre des 50.

Ce classement consacre le retour des Etats-Unis à la première place.

«  America is great again  » selon Davos. Avec un score de 85,6 points. Voilà qui va faire plaisir à Donald Trump mais les auteurs de cette enquête relativisent. Ce n’est pas nécessairement l’effet Trump qu’ils mesurent mais plutôt des tendances lourdes de l’économie américaine. Ils s’empressent d’ailleurs de préciser que les économies les plus ouvertes, à l’immigration, au commerce sont souvent celles qui sont les plus compétitives. Les trente premières places de ce classement très influent sont occupées par une majorité de pays occidentaux ou asiatiques. La Chine est 28ième, avec des performances très contrastées : première au monde pour la taille de son marché et bonne dernière pour la liberté de la presse. Au moment où l’Amérique redoute de voir son leadership contesté par l’Empire du milieu, ce rapport du Forum économique mondial remet les pendules à l’heure. La Chine est loin aujourd’hui de réaliser son objectif de domination du monde. Même si elle se détache nettement des autres BRICS, la Russie étant 43ième avec une note de 65,6.

La France gagne un rang et se classe 17ième.

Une performance qui prend en compte les réformes menées par Emmanuel Macron. Tandis que le Royaume-Uni recule de deux cases, en huitième position. Globalement le classement des Européens reproduit les fractures bien connues au sein de l’Union européenne. Entre le Nord très dynamique, un Sud-Ouest mené par la France qui se maintient dans la course et le sud à la traîne. L’Allemagne, numéro deux toutes catégories, décroche la timbale du numéro un mondial pour l’innovation.

Les pays africains se retrouvent dans le bas du classement

Leur note moyenne est de 45,2, c’est à dire bien en dessous de la moyenne générale qui est à 60. La moitié des 34 pays d’Afrique subsahariennes sont parmi les 20 derniers. Mais certains pays sortent nettement du lot comme Maurice, 49ième mondial avec un score de 63,7. L’île de l’océan Indien distance largement le Nigeria. Cette image morose de la compétitivité africaine alimente les craintes du professeur Schwabb. Le fondateur de Davos redoute une division accélérée de la mondialisation entre les pays qui comprennent les transformations liées à l’innovation et qui s’en emparent et les autres.

►En bref,

Depuis quelques heures le cannabis est en vente libre au Canada

C’est le premier pays du G20 à légaliser la consommation et la production de marijuana. Les amateurs comme les marchés sont en pleine euphorie. Cette activité devrait générer un revenu de 4 milliards d’euros par an.

Un nouveau désavoeu pour le royaume saoudien: Christine Lagarde, la directrice du FMI, renonce au forum des investisseurs prévu dans une semaine à Riyad.

La liste des défections s’allonge d’heure en heure. Jean Lemière, le PDG de la banque BNP-Paribas est le premier patron français à jeter l’éponge. Il a emboité le pas à Tidiane Thiam pour le Crédit Suisse ainsi qu’aux patrons des Britanniques HSBC et Standard Chartered.

RFI

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