Alors que ce 16 octobre correspond à la Journée mondiale de l’Alimentation, en Centrafrique, deux habitants sur cinq sont en situation d’insécurité alimentaire. Les premiers touchés sont les enfants. L’Unicef compte pour cette année 110 000 enfants de 0 à 5 ans souffrant de malnutrition aigüe.
Sur un petit banc à l’unité nutritionnelle de l’hôpital pédiatrique de Bangui, en Centrafrique, Barbara attend, un jeune enfant au sein, un autre décharné, le regard vide assis à côté d’elle. Sa fille Charline est malade depuis trois mois. Elle a perdu beaucoup de poids et ne guérit pas.
« Au village, il n’y a pas de traitement, raconte Barbara. C’est pour ça que je suis venue au centre de santé. Hier, j’ai vendu un pagne pour 3000 francs CFA [4,50 euros] juste pour pouvoir payer le transport pour venir ici à Bangui. Je m’inquiète pour ma fille. Depuis trois mois, elle ne guérit pas. Ma dernière solution, c’était de venir à l’hôpital ».
Période de soudure
Charline devra être hospitalisée plusieurs semaines et devra sans doute partager son lit avec un autre enfant car le service ne désemplit pas. On comptait encore huit nouvelles admissions, aujourd’hui. « Nous avons une capacité d’accueil de 58 lits, explique le docteur Jean-Pierre Mouimana, responsable de l’unité nutritionnelle thérapeutique. Mais le nombre d’enfant dépasse largement le nombre de lits disponibles. Donc nous sommes à peu près entre 120 et 150% de capacité d’accueil. Souvent, on a deux enfants par lit, on fait avec ».
Les causes de la malnutrition en Centrafrique sont multiples : insécurité alimentaire, maladies qui favorisent l’installation de la malnutrition, mauvaises pratiques nutritionnelles. La période de soudure, c’est-à-dire la période qui sépare la fin de la consommation de la récolte de l’année précédente et l’épuisement des réserves des greniers de la récolte suivante, vient aussi aggraver la situation.
RFI