Au Sénégal, les candidats à la présidentielle de février 2019 multiplient les déplacements, les tournées et bien évidemment les déclarations qui les accompagnent. Et un dossier sensible a fait son apparition dans cette campagne, un sujet qui revient quasiment avant chaque échéance : la peine de mort.
C’est dans le cadre d’une cérémonie religieuse, les obsèques d’une femme assassinée, que l’architecte et candidat à la présidence, Pierre Goudiaby Atepa, habituellement si mesuré a changé de ton lorsque la presse l’a interrogé sur la peine de mort : « Je n’exclus pas personnellement que ça fasse partie de mon agenda parce qu’il faut que la violence s’arrête ».
Pour Colly qui travaille dans une station essence, Pierre Goudiaby Atepa s’est emporté : « Il était dépassé. C’est pour cela qu’il a dit ça. Il ne devait pas le dire. Ce qu’il a dit, moi je ne le condamne pas ». Autre réaction : « On a l’impression psychologiquement qu’il y a des meurtres partout ».
En mars, un autre prétendant au poste de chef d’Etat, Ousmane Sonko avait demandé le rétablissement de la peine de mort pour les tueurs d’enfants. Des déclarations populistes, estime madame Bassène vendeuse de fruits : « Ils sont tous pareils. Ils cherchent à avoir le pouvoir, mais ce n’est pas parce qu’ils vont faire ça, qu’ils vont appliquer ce qu’ils disent, c’est pour attirer le peuple seulement. Ils ne feront rien, ils sont tous pareils ».
La peine de mort a été abolie en 2004. Sa dernière application date de 1967 et les autorités du Sénégal ont fermement condamné les propos de ceux qui affirment vouloir la rétablir.
RFI