Dimanche, les Brésiliens n’ont pas voté que pour la présidentielle, ils ont également choisi leurs députés, fédéraux et régionaux, ainsi que leurs gouverneurs et sénateurs. Le parti de Bolsonaro a réussi à obtenir un grand nombre de sièges au Parlement et au Sénat, mais sans majorité claire.
Une vague conservatrice a emporté le Parlement. Une vague de « dégagisme » a en fait soufflé sur tout le paysage politique brésilien. Ainsi nombre de candidats élus depuis plusieurs mandats ont dû laisser leur siège : c’est le cas de Dilma Rousseff, l’ancienne présidente, ainsi qu’Eduardo Suplicy, candidat à sa réélections au Sénat à Sao Paulo.
A la surprise générale, ce cacique du Parti des travailleurs (gauche) est éliminé de la course. Et selon lui c’est toute sa formation politique qui a souffert durant cette élection. « Le résultat a été très difficile pour nous, c’est comme si un vent très puissant avait soufflé sur le PT dans les Etats du sud et du sud-est. Le PT a fait un bon score dans les Etats du Nordeste, Fernando Haddad a d’ailleurs gagné dans toute cette région. Par contre ici à Sao Paulo, ça a été bien plus difficile », reconnaît Eduardo Suplicy au micro de RFI.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le Parti social libéral de Jair Bolsonaro (extrême droite) peut désormais compter sur 52 députés, six fois plus que lors de la précédente élection. Il est cependant devancé par le Parti des travailleurs, qui a obtenu 57 sièges. Une majorité toute relative puisque que l’Assemblée compte 513 députés, qui seront divisés en une trentaine de partis politiques différents. Il sera donc difficile pour le prochain gouvernement d’obtenir une majorité stable, les députés étant extrêmement divisés et polarisés.
Tractations
Au Sénat, le parti de Jair Bolsonaro obtient quatre sièges, comme le Parti des travailleurs qui est parvenu, malgré les scandales de corruption, à s’assurer une place confortable au Parlement.
A Brasilia, les négociations ont déjà commencé, sans attendre l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle. Car sans majorité, le prochain chef de l’Etat aura de grandes difficultés à faire approuver ses réformes.
Mais porté par sa popularité, Jair Bolsonaro a également a réussi une prouesse en multipliant par quatre le nombre de ses députés dans les assemblées régionales.
RFI