Le Stade Toulousain et l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole s’associent pour promouvoir l’activité sportive dans le parcours de soins en cancérologie.
L’ordonnance n’est en rien médicamenteuse mais les effets attendus sont grands. Depuis un mois, deux fois par semaine, une vingtaine de patientes – et un seul patient pour l’instant- de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole (IUCT-O) se rendent au stade Ernest-Wallon pour pratiquer des séances de thérapie sportive gratuites. Pas de rugby au programme, mais de la gymnastique posturale, du renforcement musculaire et des exercices de coordination pour les inciter à faire du sport un allié pendant et après les traitements anticancéreux. «L’activité physique réduit la fatigue et agit sur les douleurs pulmonaires, nerveuses et tendineuses. Elle réduit l’incidence de rechute jusqu’à 50 %. Je ne connais aucun médicament capable d’un tel résultat. C’est une faute professionnelle de ne pas amener nos patients vers cette pratique», souligne le Pr Michel Attal, directeur de l’IUCT-O.
Ce programme de pratique de l’activité physique existe depuis 2017 à l’Oncopole en partenariat avec l’association CAMI Sport et Cancer et le groupe Malakoff Médéric, 200 patients en ont déjà bénéficié. Trop peu au goût des oncologues, d’où l’idée de s’associer avec un partenaire prestigieux comme le Stade Toulousain. «Se tourner vers le Stade Toulousain, c’est aussi espérer changer l’image du cancer aux yeux de la société et des patientes. Hors de l’hôpital, dans ces installations de haut niveau, on oublie le centre d’oncologie qui s’apparente parfois à l’île des lépreux au Moyen-Âge», poursuit le Pr Attal.
Chris, Toulousaine de 55 ans, traitée pour un cancer du sein, confirme. «Entendre que l’activité physique fait mieux qu’un médicament, c’est important. Et être accueillie dans un club de haut niveau, dans un autre univers que celui de l’hôpital, ça fait du bien».
Les premières patientes ont visité les installations sportives, rencontré des joueurs. «Le Stade Toulousain veut être cet écrin, ce catalyseur. Si on peut voir des gens repartir avec le sourire, les aider, les motiver dans les épreuves, c’est aussi le rôle d’un club et le mot collectif prend tout son sens», rappelle Didier Lacroix, président du Stade Toulousain. Sur la première année, une centaine de patients devraient bénéficier du dispositif.
Repères
Le chiffre : 200
patients > Sport et cancer. Le département Sport et cancer de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole a accueilli 200 patients en deux ans.
« Le sport réduit de 50 % le risque de rechute dans le cancer. Aucun médicament n’en est capable ».
Pr Michel Attal, directeur de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole
Octobre rose : les rdv
À travers Octobre rose, mois de la sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein, de nombreuses manifestations sont organisées (courses, débats, animations, etc) autour de DOC31, la structure en charge du dépistage organisé des cancers en Haute-Garonne) : programme détaillé sur www.doc31.fr
L’Institut universitaire du cancer de Toulouse oncopole organise sa journée avec les patientes ce mercredi 10 octobre avec des ateliers bien être et des conférences de 10 h à 18 h.
La clinique Pasteur, avec la Ligue contre le cancer 31, se mobilise tout le mois avec les commerçants du quartier de l’avenue de Lombez, les EHPAD et le collège/lycée Emilie de Rodat
LA DEPECHE