« Demeure de la paix et capitale de l’islam ». Voici comment l’explorateur Ibn Battuta décrit Bagdad au XIVe siècle. Mais l’histoire récente de la capitale irakienne, marquée par l’invasion américaine, les violences intercommunautaires et les attaques terroristes, est tout sauf pacifique. Bagdad tente aujourd’hui de se reconstruire, comme ont pu le constater nos reporters.
Nous débutons notre voyage à l’association des artistes plasticiens d’Irak, où l’ancien peintre Qassem Sabti récompense de jeunes artistes qui ont dévoilé leurs œuvres lors d’une exposition annuelle. À travers ce renouveau culturel, il espère que la scène artistique de la ville pourra retrouver un peu de sa gloire d’antan.
Nous partons ensuite, aux côtés de l’écrivaine Irada al-Jabbouri, dans les quartiers de Bagdad où les rues sont marquées par la violence de ces quinze dernières années. Malgré les souvenirs douloureux que portent en eux les habitants, ils sont le témoignage de la résilience des Irakiens, capables de ramasser les morceaux et recommencer à nouveau.
Mais se remettre des blessures physiques et psychologiques prendra du temps. Ali Abed Yassed était soldat et il a perdu ses jambes en combattant contre l’organisation État islamique. Trois ans après avoir été blessé dans une attaque-suicide, il attend toujours que le gouvernement lui fournisse des prothèses. Il s’est sacrifié pour libérer le pays, mais sans espoir d’avenir, il se sent aujourd’hui abandonné par les autorités, comme beaucoup d’autres Bagdadis.