Moussa Sy n’a pas rejoint le Président Macky Sall avec armes et bagages pour les beaux yeux de ce dernier. En acceptant de rejoindre la mouvance présidentielle, il obtient le soutien du camp présidentiel lors des prochaines élections locales prévues après la présidentielle de février 2019. Et cela pour conserver son poste de maire. Amadou Ba renonce à lui disputer la mairie en 2019.
Sans surprise, Moussa Sy, le maire de la commune des Parcelles assainies, a lâché officiellement Khalifa Sall qui a pourtant fait de lui le maire de la commune. Il sera reçu aujourd’hui au palais de la République par le Président Macky Sall, selon une source proche du député Farba Ngom, maitre d’œuvre de ce ralliement. C’est le griot attitré du chef de l’Etat qui aurait tout négocié. Il aurait reçu Moussa Sy chez lui, aux Almadies, à une heure très tardive, d’après notre source qui soutient que cette transhumance était dans l’air. «Elle était prévue de longue date. Moussa Sy a profité de son échec lors de l’élection pour le remplacement de Khalifa Sall à la mairie de Dakar pour démissionner de la coalition Taxawu Ndakaru, mais en réalité c’est un faux prétexte. Il avait tout planifié depuis fort longtemps», poursuit notre source, ajoutant que les négociations butaient sur les conditions posées par le maire de la commune des Parcelles assainies. «Je n’étais pas parti pour être maire. J’étais parti pour poser un acte politique, pour dire à Khalifa Sall que je pars. Ma candidature était pour confirmer mon divorce avec Khalifa Sall. Cela fait un an que je ne participe pas à ses activités. J’en avais informé Khalifa Sall», a avoué Moussa Sy cité par seneweb.
Mais Moussa Sy n’a pas rejoint le Président Macky Sall avec armes et bagages pour ses beaux yeux. En acceptant de rejoindre la mouvance présidentielle, il a obtenu des garanties. «Moussa Sy accepte de rejoindre le camp présidentiel et se ranger derrière le ministre Amadou Bâ. En contrepartie, il obtient le soutien du camp présidentiel lors des prochaines élections locales prévues après la présidentielle de février 2019. Et cela pour conserver son poste de maire. Amadou Bâ renonce à lui disputer la mairie en 2019. C’est le deal», explique notre source.
Mais le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, espère lui aussi profiter de l’apport de Moussa Sy et ainsi remporter facilement la présidentielle dans cette circonscription, la deuxième de la commune de Dakar en termes d’électeurs après celle de Grand-Yoff. «Le Président Macky Sall est confiant maintenant, il pense pouvoir gagner en 2019 cette commune très stratégique», souligne notre interlocuteur. Lors des dernières élections locales, Amadou Bâ et la mouvance présidentielle ont remporté une victoire très étriquée et contestée par Moussa Sy lui-même qui dirigeait la liste de la coalition Taxawu Ndakaru de Khalifa Sall.
Les perdants de l’alliance
Mais ce ralliement se fait au détriment du ministre d’Etat Mbaye Ndiaye et du socialiste Mamoudou Wane. Ils sont les grands perdants de cette nouvelle alliance entre le maire des Parcelles assainies et le Président de l’Apr. En souhaitant que Moussa Sy vienne renforcer le camp présidentiel et la coalition Benno Bokk Yaakaar, l’ancien maire des Parcelles assainies fait contre mauvaise fortune bon cœur. Car ce rapprochement se fait essentiellement à son détriment. En effet, membre fondateur de l’Alliance pour la République (Apr), Mbaye Ndiaye, qui fut naguère le numéro 1 de l’Apr dans la commune, est maintenant relégué en troisième position. Pis, il accepte ce qu’il a toujours refusé : être derrière Moussa Sy. «Ils sont en train de le tuer (Mbaye Ndiaye, Ndlr) à petit feu parce qu’il n’a pas de base politique», indique notre interlocuteur. Toutefois, il pourra se consoler de la rue qui porte son nom que le maire Moussa Sy vient d’inaugurer.
Mamoudou Wane, responsable socialiste dans la commune, fait lui aussi les frais de ce deal. «Il devient en quelque sorte le dindon de la farce de cette nouvelle entente», soutient l’interlocuteur de WalfQuotidien. En effet, ironie du sort, Mamoudou Wane avait lâché Khalifa Sall au profit d’Ousmane Tanor Dieng pour protester contre la décision du premier cité de faire de Moussa Sy la tête de liste de la coalition Taxawu Ndakaru lors des élections locales de 2014. Maintenant, il devra souffrir du choix porté par le Président Macky Sall sur son rival, Moussa Sy. Il devra soutenir ce dernier, à moins qu’il y ait une nouvelle configuration politique d’ici les prochaines locales obligeant le Parti socialiste (Ps) favorable à Ousmane Tanor Dieng à présenter son propre candidat.
le maire Moussa Sy a intérêt à soutenir le président Maky Sall , sinon il signe sa mort politique.
Moussa Sy est un fin politicien .S’il ne le fait pas ,il signe sa mort politique .C’est intelligent .