Il n’y a pas de voitures sans routes. C’est à partir de cette évidence que le Mondial 2018 de l’auto a décidé de célébrer les Routes mythiques, des itinéraires extraordinaires comme celui de la Croisière noire Citroën, la route 66 américaine ou, beaucoup plus simplement, la célèbre route des vacances françaises, la R.N.7 de Paris à la Côte d’Azur. Ici, dans cette exposition qui se présente sous la forme d’un voyage, pas d’apologie superflue du moteur, mais un hommage à la mobilité, celle qui fait se rencontrer les hommes et progresser le monde.
Le premier salon de l’auto parisien s’est tenu il y a 120 ans dans la capitale française. En en peu plus d’un siècle, le monde entier a cédé aux sirènes de la mobilité motorisée et a créé – pour le meilleur et le pire – une véritable civilisation de l’automobile, avec ses codes, ses repères, sa quasi religion… Le Mondial 2018 a donc décidé de revenir sur une époque, qui, aujord’hui, nous apparaît quelque peu surrannée en raison des controverses planétaires liées à l’auto : pollution excessive, gaspillage des matières premières, hécatombes routières… Et pourtant, l’exposition Routes mythiques, du 4 au 14 octobre 2018, va tenter d’offrir au visiteur du XXIe siècle, les clés d’une époque où la mobilité motorisée était vécue comme le symbole du progrès, l’affirmation de l’indépendance liée aux voyages, à la découverte du monde…
De la Ford modèle T à la 2CV…
Et c’est l’essor de la consommation de masse qui ouvre cette démocratisation des espaces et du mouvement, découvre-t-on au fil de l’exposition. En 1908, aux Etats-Unis, Ford commercialise son modèle T, une voiture totalement standardisée, ce qui permet de faire chuter les coûts de fabrication et donc de proposer le véhicule à un prix accessible au plus grand nombre d’Américains. Et ceux-ci sillonneront d’ailleurs les chaussées de la fameuse route 66 à la recherche d’un travail lors de la grande crise de 1929 en compagnie de cette increvable Ford… La France découvrira plus tard les « joies » de « prendre la route » : l’automobile devient véritablement accessible aux classes populaires grâce à la 4 CV Renault et la 2 CV Citroën, deux autos lancées respectivement en 1946 et 1948. La moitié des acheteurs sont des ouvriers et des employés modestes ; l’époque dite des « Trentes Glorieuses » de la fin des années quarante aux années soixante dix marquera un tournant dans l’aménagement des chaussées françaises: sur la fameuse route nationale 7 constamment réaménagée se succéderont chaque été des milliers de vacanciers motorisés découvrant les plaisirs et les déconvenues (bouchons, pannes, accidents) du voyage… Puis viendra l’ère des autoroutes, qui, encore maintenant, constellent le monde d’une couverture de béton pas toujours réussie…
RFI