C’était le 2 octobre 1968 à Mexico. Des centaines d’étudiants étaient tués par l’armée. Cinquante ans après le massacre de Tlatelolco, des dizaines de milliers de personnes ont commémoré ce triste anniversaire.
Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
« Le 2 octobre ne s’oublie pas. » Non, les Mexicains n’oublient pas ce qu’a été le 2 octobre et le massacre de Tlatelolco, l’un des quartiers de la capitale, Mexico.
Sur la place des Trois-cultures, ils ont commémoré cette date qui est tout un symbole pour Mario Ayala, un étudiant de l’Université nationale autonome du Mexique (Unam) : « Ça continue à être un symbole pour lutter pour le présent, mais surtout pour l’avenir, parce que l’idée c’est que ça ne se reproduise plus. »
Les survivants du massacre étaient aussi présents à Tlatelolco en ce 2 octobre. C’était le cas de Gilberto Lopez, pour qui le pays n’a pas vraiment changé durant les cinquante dernières années, même s’il est plus démocratique.
« Des micro-Tlatelolco dans tout le pays »
« Les changements ont été vers le pire, parce que le massacre qui s’est déroulé ici a eu lieu ensuite dans tout le pays de manière systématique, commente-t-il. On a des micro-Tlatelolco dans tout le pays. C’est le pays des fosses clandestines, le pays des camions frigorifiques remplis de cadavres, le pays des féminicides… Le pays vit une catastrophe humanitaire ! »
Quant aux étudiants, ils sont nombreux à estimer qu’ils continuent à être victimes de répression. Et ils en veulent pour preuve la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa, dont l’ombre a plané sur cette journée commémorative du massacre de Tlatelolco.
RFI