Café: l’argent des dosettes ne profite pas aux producteurs

C’est la journée internationale du café. L’occasion de se pencher sur cette filière qui rapporte beaucoup plus d’argent qu’il y a vingt ans, grâce à la révolution du café en dosettes et en capsules ! Pourtant, les producteurs de café ne bénéficient pas de ce succès.

C’est la conclusion d’un rapport du Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne, le Basic : l’argent des dosettes ne profite pas aux producteurs de café. C’est pourtant une réussite marketing incontestée et particulièrement en France où l’on consomme le plus de dosettes et de capsules par habitant au monde ! Près de 60 % du café consommé à domicile l’est aujourd’hui sous cette forme, en France, ce qui a permis, en vingt ans, de doubler les ventes en valeur ( à 2 milliards 600 millions d’euros ).

Mais c’est l’aval : l’industrie du café et la distribution, qui récupère ces nouveaux revenus du café « portionnable ».

Plus d’un milliard d’euros sur le marché français si l’on enlève les surcoûts du conditionnement en dosettes et capsules. L’amont, en revanche, négociants et surtout producteurs tirent un pourcentage 4 à 5 fois plus faible des dosettes que des paquets de café. Christophe Alliot, co-fondateur du Basic.

« Sur un paquet on est autour de 20% qui reste pour le pays producteur. Quand on regarde la dosette ou la capsule, on est plutôt à 4 ou 5% maximum du prix final qui revient au pays producteur et encore dans ces 4 ou 5% il faut voir ce qui va vraiment dans la poche du producteur ».

Des producteurs de café de plus en plus découragés en Amérique latine…

C’est ce que constate Merling Preza, productrice de café au nord du Nicaragua.

« Les petits producteurs qui ne sont pas regroupés comme nous en coopérative abandonnent leur parcelle parce qu’ils ne peuvent plus la cultiver, ils deviennent salariés dans d’autres fermes ou partent à la ville, c’est courant chez nous et dans les pays voisins qui cultivent le café ».

La coopérative de Merling Preza, elle, s’en sort à peu près parce qu’elle vend 40 % de son arabica dans la filière équitable, avec un prix minimum d’un dollar 40, mais les 60 % restants partent dans la filière conventionnelle à moins d’un dollar, faute d’acheteurs de café équitable. En France le café équitable représente 3 % du marché. Mais quasiment zéro dans les dosettes et capsules.

RFI

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