Indonésie: à Palu, après le tsunami, les pénuries

En Indonésie, sur l’île des Célèbes, frappée il y a trois jours par un tremblement de terre suivi d’un tsunami, le dernier bilan officiel fait état d’au moins 844 morts. « Ces données peuvent encore augmenter car les corps continuent d’arriver », précise l’Agence nationale pour la gestion des catastrophes.

Palu est une ville sinistrée que les habitants qui le peuvent font tout pour fuir. De quoi créer sur les routes environnantes encore praticables un véritable sentiment d’exode. Sur place, la ville en partie vidée de ses habitants est encore à genou, à l’image des nombreux bâtiments qui se sont écroulés sous la violence conjuguée du séisme, puis du tsunami.

Sur la plage, une des zones les plus durement touchées par le raz-de-marée, des objets épars : une chaussure à talon, un parapluie d’enfant, des portes, des fenêtres, des débris en tout genre. Et au milieu, quelques scooters qui se fraient un chemin dans les gravats qui jouxtent des arbres à terre et des bâtiments largement effondrés.

Près de l’eau, certains se tiennent un foulard sur le visage pour se protéger de l’odeur nauséabonde des lieux que la chaleur et l’humidité n’arrangent en rien. Une sorte de mélange de relents d’océan et de pourriture.

Devant le centre de distribution de nourriture de la ville, le Korem 132 Tadulako, des dizaines de personnes sont rassemblées devant le bâtiment géré par des militaires.

La tension y est palpable, des pillages ont notamment eu lieu la veille et certaines personnes réunies là crient régulièrement qu’elles ont faim. Eau, nourriture, électricité, essence, il faut dire que Palu manque à présent un peu de tout.

Le témoignage de deux membres d’une même famille de rescapés

C’est une histoire sombre et pleine d’espoir, comme seuls les drames savent en produire. Celle de Zilzalinza, fillette née à 11h du matin dans un hôpital de Palu, six heures avant l’arrivée du séisme et du tsunami. Sa famille l’attendait à l’hôpital.

Comme son père, Hayyun, 42 ans, qui n’a pas de patronyme. Il y a vu beaucoup de choses, dont le souvenir le font fondre en larmes : « Tout mon coeur est auprès de mes frères ! (pleurs) Du fond de mon coeur, ça me rend tellement triste d’avoir vu de mes propres yeux les maisons s’écrouler, mes frères mourir à cause du tremblement de terre, et mes frères mourir aussi à cause du tsunami. »

Le tsunami, Priyanka, 16 ans, l’a vu de près avec sa mère qui venait de donner la vie : « Les gens se sont mis à crier, de l’eau, de l’eau, c’est un tsunami. J’ai dit à ma mère, cours, maman cours ! On a failli être entraînées par les flots. J’ai eu si peur. »

« Zilzalinza » signifie « séisme » dans un mot inspiré de l’arabe. La mort est passée par Palu, mais elle n’a pas trouvé Zilzalinza, qui porte pourtant désormais son nom.

Forte solidarité internationale

« La solidarité internationale est énorme » s’est réjoui le secrétaire d’Etat indonésien aux Affaires étrangères, Pratikno, après l’appel à l’aide lancé lundi par le gouvernement à Jakarta. Cité par l’agence officielle d’information Antara, Pratikno a déclaré que la gestion de l’assistance internationale était coordonnée par le ministre de la Coordination des affaires politiques, juridiques et de sécurité, Wiranto. Dans le même temps, le vice-président Jusuf Kalla a confirmé que le gouvernement travaillait sur différents plans d’aide internationale.

RFI

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