Christine Blasey Ford accuse d’agression sexuelle jeudi, devant une commission du Sénat américain, le candidat à la Cour suprême Brett Kavanaugh. Cette professeure de psychologie de 51 ans est prise dans un vaste tumulte politique.
Elle avait évité jusque-là les caméras de télévisions. Jeudi 27 septembre, les Américains ont découvert le visage de ChristineBlaseyFord, qui accuse d’agression sexuelle, devant une commission du Sénat, le candidat à la Cour suprême Brett Kavanaugh. La professeure de psychologie, qui témoigne en direct, est prise dans un vaste tumulte politique.
Agée de 51 ans, elle enseigne à l’université de Palo Alto, au sud de San Francisco, en partenariat avec le département lié à la prestigieuse université de Stanford. Aux yeux du public, elle est désormais celle qui accuse le juge Kavanaugh, choisi par le président DonaldTrump, d’avoir tenté de la violer lors d’une soirée de lycéens au début des années 80.
« Complètement ivres »
L’universitaire a d’abord envoyé une lettre confidentielle à une élue locale démocrate en juillet dernier, finalement arrivée sur le bureau de la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, qui a révélé l’affaire.
Elle s’est ensuite exprimée publiquement, racontant au Washington Post comment Brett Kavanaugh et un ami, tous les deux « complètement ivres », l’auraient maintenue de force sur un lit et tenté de la déshabiller, l’empêchant de crier. Elle aurait finalement pu se dégager de son étreinte et quitter la pièce.
Elle avait 15 ans et Kavanaugh 17 à l’époque des faits présumés, qu’elle situe en 1982. Ils étaient chacun élève dans une école privée élitiste de la banlieue de Washington. Elle affirme avoir eu peur que son agresseur la viole et dit avoir gardé le silence sur cette soirée jusqu’en 2012, quand elle a suivi une thérapie de couple avec son mari.
Mais elle n’a pas supporté quand le nom de Brett Kavanaugh a été cité comme possible successeur du juge Anthony Kennedy, qui prenait sa retraite de la Cour suprême.
« Terrible secret »
« Elle pensait ‘j’ai ce terrible secret, qu’est-ce que je vais en faire' », a expliqué son époux, Russell Ford, dans le Washington Post.
Malgré les psychothérapies, cette mère de deux enfants a dit avoir longtemps pris soin de garder enfoui son traumatisme. En choisissant de s’exprimer au grand jour, elle s’est retrouvé au centre d’une tourmente politique historique.
Menacée de mort, attaquée par les républicains, sur les réseaux sociaux, et même par le président américain qui a mis en doute sa sincérité, son témoignage lors de cette audition extraordinaire pourrait sonner le glas des ambitions de Brett Kavanaugh, dont la candidature est déjà affaiblie par d’autres accusations.