Yémen : bombardements, famine… La ville d’Hodeïda attend l’ouverture des corridors humanitaires

Alors que la coalition menée par l’Arabie saoudite s’apprête à intensifier l’offensive visant à reprendre Hodeïda aux mains des rebelles houtis, Riyad a annoncé l’ouverture de trois corridors humanitaires.

Depuis que Riyad a annoncé, lundi 24 septembre, l’ouverture de couloirs humanitaires à Hodeïda, dans l’ouest du Yémen, de nombreux civils espèrent pouvoir rapidement fuir la ville. Depuis quelques semaines, la coalition menée par l’Arabie saoudite a intensifié ses bombardements dans la région afin de reprendre le port stratégique d’Hodeïda aux mains des rebelles chiites houtis depuis quatre ans.

« La coalition, avec leur artillerie et leurs navires nous tirent dessus depuis la mer, témoigne Abdel Rahman Ibrahim, un habitant interrogé par Associated Press (AP). Leur artillerie lourde tire également sur nous, pendant que leurs avions nous survolent jour et nuit. De sorte que même les déplacés ne peuvent pas échapper à la bataille. »

Le pire endroit sur terre pour les enfants

L’ouverture de ces corridors devrait faciliter les opérations humanitaires visant à sauver la vie des femmes et des enfants pris au piège dans la région. Selon Riyad, les couloirs pourraient être accessibles de 6h à 18h, mais la date de leur mise en place n’a pas été précisé.

Or le temps presse. Car Hodeïda n’est pas uniquement un port stratégique pour les belligérants, il l’est aussi pour les organisations humanitaires qui, d’ordinaire, y font transiter la quasi-totalité des vivres et des médicaments. Avec l’intensification des combats, plus de 5 millions d’enfants sont aujourd’hui menacés par la famine, alerte l’ONG de défense des droits de l’enfant, Save the Children.

 

« Ils souffrent d’une forme de malnutrition très sévère, et qui est la pire forme de famine, rapporte à France 24 Helle Thorning-Schmidt, directrice générale de l’ONG. J’ai rencontré certains de ces enfants. J’ai tenu un bébé dans mes bras. Elle avait huit mois, mais elle pesait le même poids qu’un nouveau-né. Et je pense que si nous n’avions pas pu l’aider, elle et sa mère, elle n’aurait pas survécu une semaine. »

La guerre qui se poursuit depuis quatre ans a fait quelque 10 000 morts, en majorité des civils, et plus de 56 000 blessés. Elle a provoqué la pire crise humanitaire du monde, trois Yémenites sur quatre étant totalement dépendant d’une aide, selon l’ONU. Au-delà du conflit, le pays est confronté à une crise économique qui, selon Save the Children, a fait du Yémen le pire endroit sur terre pour les enfants.

Source France 24

 

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