En réaction à la destruction récente, par erreur, d’un avion russe par l’allié syrien, Vladimir Poutine a décidé de renforcer les capacités de défense du régime de Bachar al-Assad et a annoncé, lundi, la livraison de batteries anti-aériennes.
Suite à la destruction par erreur d’un avion russe par la défense anti-aérienne syrienne, Vladimir Poutine a informé son allié Bachar al-Assad de la prochaine livraison en Syrie de système de défendre anti-aérienne S-300, lors d’une conversation téléphonique entre les deux dirigeants, lundi 24 septembre.
« Le président russe a informé (Bachar al-Assad) de la décision de mettre en œuvre des mesures supplémentaires destinées à assurer la sécurité des soldats russes en Syrie et à renforcer la défense anti-aérienne du pays, y compris via la livraison de systèmes modernes S-300″, selon un communiqué du Kremlin. Cette décision avait été annoncée plus tôt par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, qui a précisé que certaines communications sur la Méditerranée seraient brouillées.
D’ici à deux semaines, l’armée syrienne va recevoir des batteries anti-aériennes S-300, dont la livraison décidée en 2010 était retardée en raison de l’opposition d’Israël. La Russie avait entretenu de bonnes relations avec l’État hébreu, jusqu’à la destruction d’un avion éclaireur russe, provoquée par Israël selon Moscou.
Ces systèmes de défense anti-aérienne « sont capables d’intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 kilomètres et peuvent frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs », a insisté Sergueï Choïgou. Actuellement, les S-300 opérés par les Russes sont déployés autour de la base navale russe de Tartous, des S-400 plus modernes étant déployés sur la base aérienne de Hmeinim (ouest).
Par ailleurs, « la navigation par satellite, les radars de bord et les systèmes de communication d’avions militaires attaquant des cibles sur le territoire syrien seront neutralisés par brouillage électronique dans les zones adjacentes à la Syrie en mer Méditerranée », a indiqué Sergueï Choïgou.
Un Illiouchine-20 russe comme « bouclier »
Selon Moscou, la destruction d’un avion éclaireur russe, le lundi 17 septembre, a été causée par un acte « prémédité » de pilotes israéliens. Ce jour-là, la défense anti-aérienne syrienne a visé par erreur un Illiouchine-20 au-dessus de la Méditerranée, tuant les 15 militaires qui se trouvaient à bord. Au même moment, des missiles israéliens ciblaient des dépôts de munitions dans la province syrienne de Lattaquié (nord-ouest).
Moscou accuse Israël d’être responsable de la destruction de son avion, affirmant que l’armée israélienne l’avait prévenu seulement une minute avant les frappes et que les avions israéliens s’étaient servis de l’Il-20 comme « boucliers » contre les missiles syriens. Israël nie pour sa part la version russe.
Qualifiant l’accident de « chaîne tragique de coïncidences », le porte-parole du Kremlin a une nouvelle fois mis en cause les pilotes israéliens lundi. « L’avion n’a pas été abattu par un missile israélien, Dieu merci. Néanmoins, la création de cette chaîne de coïncidences a été permise par les actes des pilotes israéliens », a indiqué Dmitri Peskov. « Les informations récupérées par nos experts militaires témoignent de cela avec éloquence », a-t-il ajouté.
« Nous sommes convaincus que la mise en place de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats », a averti le porte-parole du Kremlin Sergueï Choïgou. « Dans le cas contraire, nous réagirons de manière appropriée face à la situation ».
Source France 24