L’histoire a rattrapé le PDS. Dès sa conception, le mode de fonctionnement, d’adhésion et la perception que les militants avaient du dirigeant WADE ont fini de le miner. Les mites qui le rongeait dès la naissance ont terrassé le géant aux pieds d’argile. La « seule constance « leader charismatique qui concentrait tout, n’a pas réussi à gérer les contradictions profondes et la gestation du parti. En homme du passé, il se comporte comme un despote, un dictateur qui n’a pas encore assouvi sa soif de pouvoir. Limité objectivement par l’âge, il veut, coûte que coûte , céder le fauteuil de leader du PDS à son fils pour s’en servir et diriger le pays. La protection de ses intérêts familiaux ne saurait prospérer.
Par essence, un parti politique est le concentré des intérêts individuels où donc tous les coups sont permis. Depuis l’avènement du Président Macky SALL, l’opposition est en plein désarroi. Elle ne cesse d’étaler ses propres contradictions individuelles et internes. Les déclarations incendiaires et guerrières n’émeuvent plus ; à la limite, elles sont ridicules. Les méthodes mises en œuvre pour la conquête du pouvoir sont désuètes. Les jeunes qui y végètent sont sûrement contaminés par le nonagénaire. On ne s’attaque pas à la politique mise en œuvre par Macky, ni au PSE. C’est à ce niveau qu’on attend les leaders de l’opposition. La famille de Macky, ses origines, son passé politique n’intéressent plus. Il faut qu’ils analysent et décortiquent les actions du Président, qu’ils répondent aux insuffisances, qu’ils proposent des alternatives. Les insultes, les vociférations et l’utilisation abusive des réseaux sociaux les éloignent chaque jour un peu plus du fauteuil présidentiel.
Les mensonges et les manipulations excèdent les populations. L’affaire des eaux usées, la plus récente, comme celle des homosexuels ont fini de les ridiculiser. Nous vivons en ce moment les affaires des deux « K ». Sans verser dans la polémique inutile, il faut retenir que le Maire de Dakar est entièrement responsable des délits retenus. On n’a pas besoin d’être un juriste ou un avocat de classe pour comprendre ce qui semble élémentaire. Ce n’est pas le Président Macky qui a inventé les fausses factures, scanné la signature de Khalifa Sall, fabriqué clandestinement le cachet de la Mairie, créé une société fictive de livraison, construit un magasin de dépôt imaginaire. La vérité coule de source. Ses amis et avocats l’ont enfermé dans un cadre de mensonges et une stratégie juvénile qui lui ont valu ce long procès et cette condamnation. Tout cela aurait pu être évité dès le départ.
Reconnaître les faits, avouer une pratique habituelle et effective depuis des années, présenter des excuses et rembourser la somme incriminée semblaient être la meilleure démarche. Il éviterait ainsi la prison pour saisir de meilleures occasions pour rebondir. Les velléités guerrières, les affrontements verbaux et musclés, les jeux du » chat et de la souris » se sont révélés suicidaires. Son mandat de député, sa candidature à la Présidentielle se sont révélés inutiles. Qu’il fasse son mea-culpa et demande la grâce présidentielle. C’est un homme d’état , c’est un cadre ; il a commis des erreurs (ce qui est humain) organisées par son entourage qui finira tôt ou tard par le lâcher. Karim WADE, lui s’est vu pousser des ailes comme Icare. Il s’est brûlé, il ne s’en relèvera plus. Son père et d’autres forces vives du pays ont lutté âprement pour la démocratie, avalant la fumée des lacrymogènes, goûtant aux coups de fouets des policiers, séjournant dans des geôles crasseuses. Et lui, sorti de nulle part a voulu en profiter de façon opportuniste et éhontée.
Avec une stratégie très fine, ils ont pillé notre patrimoine, transféré des sommes gastronomiques dans des paradis fiscaux dont les lois bancaires nous empêchent d’y accéder. Leurs compagnons de route ont étalé sur la place publique leurs hauts faits délictueux. Comme Khalifa, Karim Wade ne peut être candidat. Son père, son entourage et lui-même le savent. Me Madické Niang, présent du début à la fin de son procès, jusqu’à son départ pour le Qatar, a eu le courage, avec quelques cadres du parti encore dignes, de le rappeler au Pr WADE. Sa colère noire et « wax waxet » ne sauraient occulter une autre candidature. Vouloir insister, c’est ourdir un plan machiavélique pour mettre le pays à feu et à sang. Le manque de courage de Karim qui consiste à pousser des jeunes à l’affrontement, au suicide pour ses beaux yeux, à travers les réseaux sociaux frise la couardise.
Qu’a-t-il de plus que les cadres du PDS ? Madické Niang, Oumar Sarr, Me Amadou Sall, Lamine BA… sont tous des candidats potentiels. Il leur manque certainement le courage d’affronter à droite le monarque et à gauche le « Lam-toro ». Il est temps pour le PDS de sortir des sentiers battus et de s’inscrire dans la lignée des véritables démocrates pour un Sénégal émergeant. La dynamique autour de Macky SALL résiste aux intempéries politiciennes , à tous les plans de destructions massives de l’opposition. Le référendum, le parrainage, les condamnations des deux « K » et l’élection imminente de Macky passeront comme lettre à la poste. Les prières de toutes les confréries religieuses (musulmanes comme chrétiennes) ne sauraient rester vaines. Macky a été le seul à résister à la « seule constance » pour gagner des élections de façon éclatante. Voilà un homme courageux qui a su saisir son destin pour parvenir à ses nobles objectifs. Que Dieu protège le Sénégal.
Par Ismaïla Kamara , Directeur d’école à la retraite
Source Senego