Ils sont jeunes. Ils viennent des pays frontaliers du Sénégal et principalement la Guinée Conakry. Ils sillonnent les marchés avec des sachets en carton, en plastique ou encore des sacs de pomme de terre modifier à la recherche du gain journalier. Ces jeunes dont la plupart sont d’origine peuls et soninkés se sont installés dans la capitale sénégalaise et ont fini par se faire adopter par les clients des marchés qui en général, les apprécient malgré le fait qu’ils sont parfois « trop envahissant » selon Aminata une femme de ménage venu faire les courses au marché castor. Ces « étrangers, sont à encourager car ils font aujourd’hui un travail qu’aucun jeune sénégalais n’oserait faire. Ils ont quitté leur pays, laissé leur famille pour venir travailler et subvenir à leurs besoins ». Ce qui vraisemblablement, n’est point le cas des jeunes sénégalais pour Aminata qui trouve que « ces derniers devraient prendre exemple sur ces jeunes venus d’ailleurs au lieu de tout le temps rouspéter ».
« Trop envahissant ! oui c’est vrai » reconnait Amadou la trentaine et guinéen d’origine. Jeune homme de teint clair tête rasée, t-shirt rouge tacheté ainsi qu’un pantalon de couleur bleu tacheté au point qu’il laissait à peine apparaître la couleur. Avec son lot de sachets en plastique en main Amadou, se justifie. « Nous sommes venus de très loin laissant derrière nos familles. Dans ce métier il faut savoir ravaler sa fierté du fait qu’il n’est pas simple d’aller vers une personne en lui proposant nos services par peur d’avoir une réponse amère ». Mais renchérit-t-il « avec le temps on finit par s’y habituer. L’habitude ; c’est ce qui manque à Boubacar lui aussi d’origine guinéenne et qui parait d’un âge moins avancé qu’Amadou. « Je ne pensais pas que ça allait être aussi dure que cela. A peine que j’avais interpellé une dame qu’elle m’avait automatiquement freiné ». Ce jour-là Boubacar novice dans le milieu ne l’oubliera pas de sitôt lui qui vient à peine de l’intégrer. « Cela ne fait même pas deux semaines que je suis ici. Et même si ce n’était guère la première fois, ce rejet m’avais plus fait mal que les trois autres fois ». Seydou lui vient du Mali et ce travail il l’a commencé grâce à un ami. « J’étais venu à Dakar rendre visite à un ami guinéen. En ces temps-là, je ne connaissais personne à part lui. Donc les matins en sortant, il m’emmenait avec lui ». Et puisque l’adage dit que « l’appétit vient en mangeant » ce jeune malien robuste, de taille moyenne, et à la voix rauques y a trouver ses marques « je me suis habitué et aujourd’hui même si, j’envisage de retourner au Mali je trouve que je me débrouille bien avec une recette journalière pouvant aller jusqu’à 2000 Francs CFA ».