SYSTEME DE REMUNERATION DES FONCTIONNAIRES

Levée de boucliers des syndicats contre le jeu de cache-cache du gouvernement

En voulant jouer au plus malin sur les conclusions du système de rémunération des fonctionnaires et autres agents de l’Etat, le gouvernement a fini par s’attirer les foudres des organisations syndicales. Ces dernières qui fustigent le manque de sincérité des autorités n’écartent pas de reprendre la lutte.

Va-t-on vers un bras de fer entre le gouvernement et les organisations syndicales sur la question des indemnités et la rémunération des agents de l’Etat ? Tout porte à le croire. Le gouvernement, à travers le ministère de la Fonction publique et de la Rationalisation des effectifs, qui a tenu, hier, un atelier de partage du rapport issu des conclusions de l’étude sur la rémunération des fonctionnaires ne semble pas jouer le franc jeu. Les syndicalistes qui ont pris part à la rencontre ont dénoncé à l’unanimité le jeu de cache-cache des autorités qui n’ont mis à leur disposition qu’une partie du rapport.

«Le G6 a fortement regretté le retard accusé par rapport à la remise de ce rapport sur la base duquel nous devions engager les travaux. Nous dénonçons aussi le changement sans concertations du format de l’atelier. Nous pensons qu’en termes de concertations qu’il était important que le processus soit inclusif. Mais ce n’est pas le cas. Nous ne pouvons pas rester éternellement sur des diagnostics. Il faut mesurer les enjeux de ces travaux, parce que le faire semblant ne pourra pas prospérer», martèle Saourou Sène, Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), représentant du G6.

Ibrahima Wane de la Confédération des syndicats autonomes (Csa) soutient que le partenariat doit être franc. Selon lui, il faut que les autorités arrêtent de jouer au plus intelligent. «Nous sommes dans une posture de discussions sincères, mais ça ne semble pas être le cas du côté du gouvernement. C’est malheureux», peste-t-il.

«Nous sommes déçus. Aujourd’hui, cette séance devrait être présidée par le Premier ministre, vue l’importance du sujet. Il s’agit de la gestion et de la répartition de nos maigres ressources. Tous les secteurs se plaignent de l’iniquité et l’injustice sociale. Pour la partie du document que nous avons reçue, la liste des indemnités et le tableau des rémunérations n’y figurent même pas. Pourquoi ils ne mettent pas le rapport final à notre disponible», tempête Abdoulaye Ndoye, Secrétaire général du Cadres unitaires des enseignants du moyen-secondaire (Cusems).

Sidya Ndiaye, Secrétaire général de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) va plus loin. Pour ce dernier, c’est de la provocation. Il soutient que leur syndicat sera obligé de remettre les pendules à l’heure en reprenant la lutte. Parce que, dit-il, c’est un manque de considération notoire vis-à-vis des organisations syndicales. Il fustige l’attitude du gouvernement qui, d’après lui, est en train de faire dans le dilatoire. «L’Etat fait dans le dilatoire. On veut nous mener à des études de documents à n’en plus finir. On nous dit que la masse salariale a augmenté. Mais qui a créé des agences à n’en plus finir où des clients politiques sont recasés et payés à des coûts de millions de francs Cfa. Ce n’est pas sérieux. Nous allons continuer à lutter, nous n’avons pas le choix», regrette-t-il.

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