Cinewax lance un pass pour booster les cinémas africains

Pour permettre aux productions issues du continent de toucher une plus grande audience, l’association française a imaginé une formule d’abonnement donnant droit à des réductions en salles.

« Nous avons fait le décompte. Malgré tout ce que l’Afrique a à offrir en matière de cinéma, entre Nollywood, Ghanawood, les films du Maghreb, d’Afrique du Sud… il y a moins d’1 % de films africains proposés en France », affirme Jean Fall. Ce Franco-Sénégalais de 26 ans titulaire d’une licence de droit, mais qui a « toujours été attiré par les arts », a décidé de s’engager pour la promotion du 7e art provenant du continent. Sa solution ? Le « Pass Cinewax », décliné en deux formules (Sembène, à 2 euros par mois, et Fela, à 7,5 euros) donnant notamment droit à des réductions en salles et des offres chez des partenaires culturels (le restaurant BMK, la librairie Présence Africaine…).

Introuvable public

Actuellement, les pass fonctionnent dans une quinzaine de salles d’Île-de-France, principalement indépendantes. Une collecte lancée sur Internet devrait permettre de déployer le dispositif partout dans l’Hexagone. Si à l’heure où nous écrivons ces lignes la somme rassemblée reste modeste (2 944 euros), l’équipe est persuadée que la marge de progression est énorme.

L’initiative pourra peut-être créer le noyau d’une vraie communauté d’amateurs de films africains, et, au-delà, de culture africaine

« Il y a plus de 4 millions de personnes d’origine africaine en France, et au moins autant de Français intéressés par l’Afrique, calcule Jean Fall. Si aujourd’hui ils ne viennent pas voir de cinéma africain, c’est parce qu’il y a un problème de distribution des films, des obstacles à sa diffusion et qu’on ne sait pas communiquer autour de ces films. » Et de citer des productions récentes – WùluI am not a witch… – qui n’ont pas rencontré leur public.

Cinés locaux

Cinewax, qui s’est déjà imposé grâce à plus d’une quarantaine d’événements en deux ans en région parisienne, entend grâce à son pass fidéliser les spectateurs. Les projections avancées par l’association sont très optimistes : 2 5000 pass sur un an d’activité… et 250 000 pass sur 4 ans à l’échelle nationale ! Reste que cette initiative portée par de nombreux bénévoles pourra peut-être, en effet, créer le noyau d’une vraie communauté d’amateurs de films africains, et, au-delà, de culture africaine.

L’objectif final est de financer la création de ciné-clubs locaux en Afrique et d’y dynamiser l’industrie cinématographique. Au Sénégal, Cinewax a déjà mis en place des programmes de formation, des résidences de création, et discute avec le ministre de la Culture pour la création d’un Dakar Film Lab sur le modèle du Ouaga Film Lab.

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