Déjà qualifiéspour les 8es de finale de l’Euro, les Bleus doivent changer pour survivre aux matchs couperets. Pour l’instant, ils ont des atouts mais ces forces-là ne semblent pas éternelles. En résumé, ils s’appuient sur un super Dimitri Payet, un Hugo Lloris au top et un état d’esprit irréprochable, un caractère de combattants. Cependant, leurs fragilités sont pour l’instant plus nombreuses.
Ils n’ont qu’un système (le 4-3-3), un milieu sans relief hormis N’Golo Kanté — un comble —, peu d’idées collectives (problème de pressing, mollesse dans les duels, pas de défense en bloc) et un Patrice Evra qui continue de faire son âge (35 ans). Mais ils gagnent à la fin et même uniquement à la fin, ce qui confirme leurs qualités, mais annonce aussi une limite. Un jour, le coup du match qui bascule à la dernière seconde, ça ne marchera pas. On pensait que les hommes de Didier Deschamps grandiraient dans la compétition. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, à moins que les victoires consolident une confiance qu’on n’imaginait pas aussi fragile au départ du tournoi. Il est vrai qu’ils viennent de loin, d’une affaire de sex-tape jusqu’à de nombreux forfaits en passant par de drôles de polémiques.
Des Bleus qui tournent au diesel ?
C’est une équipe de France qui se construit également en même temps qu’elle gagne. La mauvaise nouvelle, c’est qu’elle perdrait si elle affrontait demain l’Allemagne ou des sélections de ce calibre. La bonne, c’est que tout va changer à partir des rencontres à élimination directe. Poussive en phase de groupes en 2006 à la Coupe du monde, la France s’est ensuite transformée quand Franck Ribéry a égalisé contre l’Espagne en 8 es de finale. Bon, il y avait aussi Zidane, Thuram, Makelele, Barthez ou encore Henry… Le talent est incomparable, mais le mécanisme psychologique peut être le même.
Avec Lloris, Koscielny, Kanté, Payet et Griezmann, les Bleus possèdent déjà cinq valeurs sûres. Giroud et Sagna ne sont pas loin. Rami, lui, est de mieux en mieux. Pour l’instant, seuls Evra, Matuidi et Pogba ont vraiment déçu. L’entrée du dernier au Stade-Vélodrome de Marseille mercerdi soir est encourageante. Quant aux deux premiers, leur ego de champions devrait les pousser à s’améliorer à moins que le problème soit physique. Il y a encore tous ces joueurs qu’on n’a pas encore vus sur la durée et qui ont la rage du remplaçant. Cabaye, Sissoko, Coman, Gignac peuvent améliorer l’équilibre de l’équipe et même bousculer la hiérarchie. Une sélection ne finit jamais une compétition dans le même onze qu’elle ne l’a commencée. Les Bleus ont encore de la marge et quelques ressorts en réserve.
Sources:leparisien.fr