Présidentielle 2017: duel surprise chez Whirlpool entre Macron et Le Pen

La campagne de second tour de l’élection présidentielle s’est accélérée ce mercredi avec la visite imprévue de Marine Le Pen sur le site Whirlpool d’Amiens, où Emmanuel Macron, qui lui a succédé peu après, a reçu un accueil houleux avant de dialoguer longuement avec des salariés. Ce chassé-croisé surprise et contrasté dans l’accueil a fait monter d’un cran l’intensité autour de la campagne.

C’est ce que l’on peut appeler une communication de guérilla. Emmanuel Macron l’avait annoncé, il allait passer une partie de sa journée dans sa ville d’origine. Vers 13h, il est dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie pour une rencontre avec les représentants des salariés de l’usine d’électroménager menacée de délocalisation.

C’est le moment que Marine Le Pen, qui officiellement a un conseil stratégique à son agenda, choisit pour apparaître avec quelques médias triés sur le volet. Sur le parking de l’usine, pendant quelques minutes, elle enchaîne les photos tout sourire avec les ouvriers et des militants du Front national, et se pose en candidat proche des salariés et des ouvriers tout en dénonçant l’éloignement de son adversaire. Elle repart une dizaine de minutes plus tard.

C’est alors qu’Emmanuel Macron arrive à son tour, accueilli par quelques sifflets et quelques « Marine présidente » lancés par les militants FN restés sur place. Un dialogue s’engage dans cette ambiance un peu tendue et à l’écart de la plupart des journalistes. Il va durer une une quarantaine de minutes, Emmanuel Macron dénonçant une utilisation politique de la situation et expliquant que la fermeture des frontières est une promesse mensongère, avant de repartir vers Arras pour une réunion publique, dans une région où le Front national réalise d’excellents scores électoraux.


Les raisons de la colère des salariés de l’usine Whirlpool

Au total, 530 emplois, dont 250 intérimaires quasi permanents et une centaine de salariés du sous-traitant Prima, sont menacés par la délocalisation de l’usine Whirlpool d’Amiens en Pologne, où le géant américain de l’électroménager possède une usine.

Un coup dur pour les salariés concurrencés au niveau du coût de la main-d’oeuvre. Pour l’entreprise, un salarié polonais revient à 7,70 euros de l’heure toutes charges comprises, contre 38 euros pour un Français. Un coup dur aussi pour la région qui connaît un taux de chômage de plus de 11%.

La colère est grande chez les salariés d’Amiens qui pourtant avaient accepté des concessions. Afin de sauver leur usine, ils avaient renoncé à leurs RTT et accepté la flexibilité du temps de travail. Aujourd’hui, ils se raccrochent à la perspective d’un repreneur. Il y a des candidats, ils ont jusqu’au 26 mai pour se manifester et ils doivent déposer une offre ferme avant le 2 juin.

Mais les syndicats restent très remontés et rappellent que le groupe américain a dégagé 850 M€ de bénéfices en 2016. De son côté, le géant américain justifie sa décision en affirmant que malgré 40 millions d’euros d’investissement, le site d’Amiens est déficitaire.

Avec RFI

commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Translate »
RSS
Follow by Email
YouTube
Telegram
WhatsApp