Me Bamba Cissé: « Bamba Fall était un prisonnier politique »

Me Bamba Cissé s‘en est pris vertement hier, au trop plein de pouvoir du procureur dans notre système judiciaire. Membre du pool d’avocats du maire socialiste de la Médina, il n’y est pas allé par quatre chemins pour déclarer que Bamba Fall était tout simplement un prisonnier politique que le régime avait parqué à Rebeuss dans le cadre de l’affaire dite saccage du siège du Parti socialiste.

Revenant sur les péripéties de la libération du maire de la Médina Bamba Fall, Me Bamba Cissé déclare que dans le cadre de cette procédure, « il s‘agissait d’abord d’une mesure de liberté provisoire qui avait été prononcée par la chambre d’accusation. Mesure à la suite de laquelle le parquet avait formulé ce qu’on appelle un pourvoi en cassation. Le pourvoi en cassation du procureur de la République en matière pénale, est suspensif de l’exécution de la mise en libération de notre client.C’est la raison pour laquelle ils ont été suspendus à la décision de la Cour suprême qui avait été saisie par le recours en pourvoi du parquet général. Le même parquet général a décidé aujourd’hui, de retirer son pourvoi, et ce retrait du pourvoi rend impossible le maintien en prison de Bamba Fall et consorts. Parce que justement, ce qui les avait maintenus en détention, c’est ce pourvoi. Donc, automatiquement, Bamba Fall et ses co-détenus doivent sortir de prison ».

Poursuivant ses propos, l’avocat éclaircit: « Bamba Fall n’a jamais quémandé une libération ». Selon lui, Bamba Fall était un prisonnier politique. Parce qu’ajoute-t-il, l’initiative du pourvoi en cassation n’était pas prise directement par le procureur général. L’initiative des pourvois venaient d’ailleurs. Donc, si ces mêmes personnes ont décidé de libérer Bamba Fall, l’avocat pense que c’est une bonne chose.

Et aujourd’hui, ce dossier est entièrement politique et juridiquement vide, a-t-il soutenu. Par ailleurs, il estime que le maire de la commune de Médina a été victime des pouvoirs exorbitants du procureur de la République. Récemment, on a parlé des reformes du Code pénal et du Code de procédure pénale. Les reformes ne sont pas allées à l’essentiel. L’essentiel ici, c’était de réduire de façon drastique le pouvoir du parquet, affirme-t-il.
« Le parquet a trop de pouvoir au Sénégal. On est même tenté de penser que les juges n’ont plus de pouvoir. Le procureur de la République, il est là par rapport à une hiérarchie : le ministre de la justice et en définitive, le chef de l’Etat. Si le procureur a trop de pouvoir, c’est que la justice ne va pas fonctionner normalement. Il est temps que le pouvoir du procureur de la République soit réduit de façon drastique.

Et aujourd’hui, l’affaire Bamba Fall en est une parfaite illustration. Bamba Fall a été maintenu en prison du fait d’un seul homme, c’est-à-dire le recours qui avait été intenté par le procureur de la République, alors que trois juges de la chambre d’accusation réputés indépendants avaient décidé depuis très longtemps, de le remettre en liberté provisoire. C’est la preuve la plus éloquente que l’affaire Bamba Fall était purement simplement politique« , révèle-t-il.

La tribune

commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Translate »
RSS
Follow by Email
YouTube
Telegram
WhatsApp