Au lendemain d’une visite houleuse sur le site de Whirlpool, Emmanuel Macron a tenu aujourd’hui à mettre l’Europe face à ses responsabilités. « À propos de Whirlpool, dans les trois mois qui suivront mon élection, il y a des décisions qui seront prises sur la Pologne. Je mets ma responsabilité sur la table. On ne peut pas avoir un pays qui joue des écarts fiscaux, sociaux, au sein de l’Union européenne et qui est en infraction sur tous ces principes »,explique le candidat dans une interview à la presse régionale, réalisée ce jeudi matin à son QG de campagne.
« Non-respect des droits »
Emmanuel Macron souhaite aussi que le cas de la Pologne soit examiné « dans son intégralité ». « Je veux que sur le non-respect des droits et des valeurs de l’Union européenne, des sanctions soient prises. Les traités le prévoient. On ne peut pas avoir une Europe qui débat de la décimale après la virgule et qui, lorsque vous avez un pays membre qui se comporte comme la Pologne ou la Hongrie, sur des sujets liés à l’université, aux réfugiés, à nos valeurs fondamentales, on décide de ne rien faire. »
Dans cet entretien, le candidat d’En Marche revient sur les enjeux du second tour. « J’ai deux ennemis, l’abstention et la dispersion. Ne pas voter, c’est accepter que le FN soit haut »,prévient-il. Il demande aux électeurs de lui donner une large victoire, tout en se disant « lucide sur le fait que mon score ne vaudra pas un chèque en blanc ».
« Je ne reproduirai pas l’erreur de 2002 »
S’il est élu, Emmanuel Macron dit qu’il tiendra compte de la « colère » qui s’est exprimée lors du premier tour. « Je ne reproduirai pas l’erreur faite en 2002 après l’élection et faire comme si de rien n’était. » Il entend « permettre à toutes les sensibilités politiques républicaines d’avoir une part dans la gestion du pays ».
Le choix du Premier ministre n’est « pas totalement arrêté ». Car Emmanuel Macron veut « tirer toutes les conséquences de ce qui s’est passé ». Il le choisira « en considérant les compétences, la capacité à animer un collectif et à tenir les débats budgétaires ». Son Premier ministre ne sera pas issu de la société civile, « car il faut quelqu’un qui connaisse la vie politique ».
Auteur: Ouest France – Ouest-france.fr