Le musée des civilisations noires dont le chef de l’Etat Macky Sall va procéder à l’inauguration officielle ce jeudi, s’inspire de l’architecture des « cases à impluvium de la Base Casamance au Sud du Sénégal et du Grand Zimbabwe », a indiqué à l’APS l’historienne de l’art Mame Maguette Thiaw.
Construite sur une superficie totale de 15.000 mètres carrés sur quatre niveaux, sa « forme circulaire intelligente » permet d’utiliser au maximum la lumière du soleil, dit-elle.
Le musée des civilisations noires de Dakar est appelé à devenir « un havre pour toutes les cultures et civilisations du monde culturel, métissé », souligne l’historienne-chercheuse. « Nous comptons accueillir toutes les formes d’expression artistiques », ajoute-t-elle.
A l’entrée du musée des civilisations noires de Dakar, sur l’autoroute prolongée x Place de la gare, en face du Grand Théâtre national, à Dakar, les jardiniers s’affairaient mercredi autour des derniers espaces verts, dont ceux jouxtant son esplanade et les parkings.
A l’intérieur, les scénographes et quelques artistes visuels rencontrés dont Viyé Diba peaufinaient les derniers détails de l’installation de l’exposition inaugurale intitulée « Civilisations africaines : Création continue de l’Humanité ».
L’exposition dont le but est de célébrer l’humanité de l’homme noire, de l’espèce homo jusqu’à nos jours, va se dérouler en cinq phases sur les deux étages du bâtiment de 5000 mètres carrés de surface réservés aux expositions.
Selon le directeur général du musée des civilisations noires, le professeur Hamady Bocoum, ancien directeur de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, il va s’organiser dans le hall du bâtiment autour d’un baobab en terre de 20 tonnes sur 12 mètres, une contribution du sculpteur haïtien Edouard Duval-Carrié.
Les galeries sont équipées de matériels de dernière génération, grâce à l’entreprise chinoise « Shanghai Construction Group », qui a réalisé les travaux.
Au rez-de-chaussée, il a été réalisé un auditorium de 150 places pour abriter conférences de presse, séminaires et autres colloques.
Au troisième étage, il y a un espace dénommé « Agora » ou « Pecc », qui se veut « ouvert à l’africaine et convivial ». Il est destiné à recevoir des spectacles et rencontres artistiques. Le niveau quatre sert de bureaux à l’administration du musée.
Ce « musée panafricain » ne va certes pas accueillir des expositions permanentes, mais « nous allons être dans le renouvellement constant et nous ne sommes pas dans la subordination », a souligné son directeur.
Cet édifice culturel totalement assumé par l’Etat du Sénégal va être axé sur « l’apprentissage, la connaissance et le savoir », selon le ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly.
Le projet d’édification d’un musée des civilisations noires a été émise pour la première fois en 1925 par le Sénégalais Lamine Senghor et des intellectuels africains dont l’ambition était de réhabiliter, par ce biais, « la dignité de l’homme noire ».
La première pierre de l’édifice a été posée en décembre 2011 par l’ancien chef de l’Etat du Sénégal, Abdoulaye Wade, avant le début des travaux en avril dernier.