C’est aujourd’hui qu’ouvre le 17e sommet de la Francophonie en Arménie, à Erevan. L’occasion de se demander jusqu’à quel point le français constitue un atout pour le développement économique des pays qui appartiennent à l’ensemble francophone ? Et rappeler que ce n’est qu’en 2014 que l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a inscrit la « francophonie économique » dans ses objectifs stratégiques.
Même si dès l’origine de l’instance, le développement est une priorité des pères fondateurs, il a fallu un long processus pour parvenir au sommet de Dakar de 2014 qui devait fixer une stratégie économique pour dynamiser l’ensemble francophone. Mais il faut le rappeler, la « francophonie économique » c’est d’abord une réalité sur le terrain.
Aujourd’hui dans le monde, une trentaine de pays ont le français comme langue officielle ou 20 % de locuteurs francophones, en particulier en Afrique. Le français est la 3e langue des affaires derrière l’anglais et le chinois.
Le maintien du français reste le plus gros chantier
Si on en croit les projections, en 2030, le poids des pays francophones dans le monde atteindra 8 %. Ce n’est donc pas le moment de faiblir. En Afrique particulièrement, principal moteur de ce dynamisme démographique. Le potentiel est encore sous-exploité alors que l’anglais et le chinois s’imposent de plus en plus, y compris en zone francophone.
Dans son rapport de 2014 sur la francophonie économique, le haut-fonctionnaire Jacques Attali préconisait d’aller capter un public en dehors des pays francophones traditionnels. Il parle des pays dits « francophiles » comme le Nigéria, le Ghana, le Vietnam. Des pays dont le dynamisme économique est remarquable.
L’enjeu de la diffusion du français, c’est aussi dans l’optique de l’OIF, diffuser un modèle de développement économique durable, distributif, plus « solidaire », tel que l’avait rêvé les fondateurs.
Et quoi de mieux aujourd’hui que l’outil numérique pour diffuser une langue ?
Surtout si cela permet aussi de générer revenus et opportunités pour les populations. On estime que les produits culturels numériques de la francophonie (tutoriels, applications, livres numériques) pourraient favoriser la création de millions d’emplois dans le monde. A condition que soit réglé le problème de la fracture numérique, problème criant en Afrique.
L’accès du plus grand nombre à ces technologies est capital, pour favoriser la diffusion du français et maintenir cette langue au cœur des échanges culturels, et donc économique.
RFI