Une fenêtre sur la trajectoire des ’’précurseurs’’ des arts sénégalais

Une exposition rend hommage à des artistes ’’précurseurs’’, des sculpteurs, photographes et peintres sénégalais peu connus du grand public, dans le cadre de la 12e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (3 mai-2juin). Intitulée ’’Les précurseurs’’, cette exposition se tient à la galerie Yassine de Hann-Marinas. Elle met en scène des artistes tels que Cheikh Diop Makhone (sculpteur) et Babacar Lo dit Lo Ba (sous-verriste), ou encore le photographe et portraitiste Salla Casset. Comptant pour la partie ’’off’’ du Dak’art 2016, cette exposition fait voir de ces artistes des œuvres emblématiques et rares, valant témoignage de la beauté de la vie sociale des années 1960-1970. « Cette exposition permettra à la nouvelle génération, non seulement de se ressourcer, mais aussi d’avoir une histoire visible et palpable à travers les œuvres d’art », soutient l’initiateur de cette exposition, le galeriste Amadou Yacine Thiam. De cette manière, les plus jeunes « sauront qui ont été les précurseurs artistiques de ce pays », d’autant que « malheureusement », les Sénégalais n’ont « pas l’habitude d’archiver (…) », a-t-il expliqué. Une de ces œuvres rares, intitulée « Borom Sarett », renseigne sur son auteur, Babacar Lô, Lô Bâ de son nom d’artiste, présenté comme le doyen des sous-verristes sénégalais, en référence à la peinture dite sous-verre, popularisée au Sénégal à partir de l’époque coloniale. Décédé en 2016, à l’âge de 96 ans, Babacar Lô a notamment exposé lors de la première édition du Festival mondial des arts nègres (FESMAN), organisée au Sénégal en 1966. Le visiteur peut également admirer les clichés de la place Protet (actuel Place de l’Indépendance) ou encore la photo du premier gouvernement du Sénégal prise en 1960, signés par Salla Casset (1910-1974), un des précurseurs de la photographie au Sénégal. L’exposition de la galerie Yassine compte d’autres pépites, parmi lesquelles un portrait rare de la célèbre comédienne saint-louisienne Marie Madeleine Diallo, réalisé par le photographe Adama Sylla (né en 1934). La comédienne n’avait alors que 17 ans. La sculpture « Malaw » de Cheikh Diop Makhone, au milieu de la galerie, ne laisse pas non plus indifférent, en ce qu’elle rappelle la statue de Lat-Dor installée au CICES, une oeuvre du même auteur qui rend hommage à ce résistant sénégalais à la pénétration coloniale. Nombreux sont ceux qui ne savent sans doute pas que les masques installés au rond point du ministère de l’Intérieur, à Dakar, ont été réalisés par cet artiste décédé en 1981, de même que la statue ornant l’entrée de la Primature ou le buste de Senghor à la Fondation Senghor. Selon le galeriste, plusieurs écoles de Dakar ont prévu de visiter cette exposition, organisée en parallèle avec une autre, qui rend hommage aux « Pères des indépendances » africaines. Celle-ci s’appuie sur des œuvres réalisées par les artistes d’Aiguille d’Afrik et du peintre Ousseynou Diémé, qui révèlent des portraits de 15 personnalités de pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les visiteurs, à travers cette exposition, auront l’impression de suivre le film « sculpté et peint », un documentaire devrait permettre à la jeune génération d’en savoir plus sur Sylvanus Epiphanio Kwami Olympio (Togo), Joseph Jenkins Roberts (Liberia), Kwammeh Nkrumah ou encore Léopold Sédar Senghor.
Source:APS

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