Le 22 avril 2012, Bara Sow et Ababacar Diagne, disciples de Cheikh Béthio Thioune, étaient retrouvés morts enterrés à Médinatoul Salam. Sur les 20 personnes accusées dans le double meurtre, seules trois ont été libérées pour « vice de forme ». 17 thiantacounes croupissent depuis lors à la maison d’arrêt et de correction de Thiès.
Malgré la promesse d’un jugement en décembre 2015, le dossier ne bouge pas. « Ils seront tous jugés le plus rapidement possible. Les dossiers sont ficelés. Le temps judiciaire appartient aux magistrats », avait soutenu Sidiki Kaba, ministre de la Justice.
Le sort des 17 thiantacounes est aggravé par le fait que l’une des victimes ait été enterré vivante , ainsi que l’a révélé l’autopsie. Laquelle précise que l’une des victimes a été abattue à coup de coupe-coupe, l’autre fusillé. Elles ont ensuite été enterrées en catimini, dans une fosse commune de la forêt de Keur Samba Laobé. Les accusés qui vont comparaitre devant une Chambre criminelle sont inculpés pour meurtre avec actes de barbarie, recel de cadavres, non dénonciation de crimes, association de malfaiteurs, détention d’armes à feu sans autorisation, infraction aux lois sur les inhumations. Pour sa part, Cheikh Béthio Thioune a été partiellement blanchi. La reconstitution des faits n’a pas établi son implication directe dans les faits, ce qui a justifié, au-delà des raisons de santé, sa remise en liberté. Et n’est poursuivi que pour complicité car l’enquête considère qu’il « n’était pas du cortège nocturne d’inhumation » et n’a pas non plus « entendu les coups de feu tirés ». De même que l’expertise a attesté que le sang trouvé dans ses véhicules est celui d’un animal et non d’un humain.