L’ouverture officielle de l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) est prévue en décembre 2017, selon le ministre du Tourisme et des transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck qui a effectué une visite sur le site hier. Mais Studi international, chargé du contrôle des travaux, pose quelques préalables pour le respect de cette date.
Il faudra attendre encore 14 mois avant que le premier avion n’atterrisse sur la piste de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd). En visite sur le chantier de l’aéroport hier, le ministre du Tourisme et des transports aériens annonce que l’ouverture officielle de l’aéroport devrait intervenir au mois de décembre 2017. Selon Mme Maimouna Ndoye Seck, «les délais sont de 8 mois de travaux à compter du paiement de l’acompte intervenu au mois de septembre. De ce fait, les travaux devraient se terminer au mois d’avril 2017. Mais la mise en service va prendre un certain temps avec les certifications et autres. De ce fait, nous espérons et d’après ce qui est prévu, que l’ouverture officielle de l’aéroport devrait intervenir au mois de décembre 2017». Seulement, Studi international qui assure le contrôle des travaux, désormais confiés au consortium turc Summa-Limak à la suite de Saudi Ben Laden Group (Sbg), pose des préalables pour le respect de ce délai. M. Mongi Houcine, chef de mission de Studi, assure que le premier préalable reste lié au paiement des bailleurs. Selon M. Houcine, des décaissements rapides et à temps permettront d’éviter à Summa-Limak de vivre la même situation que Sbg. Autre préalable que pose Studi, l’achèvement des bâtiments hors scope, à savoir la brigade de gendarmerie, le centre de tri, les entrepôts, les logements d’astreinte etc.
Sur cette question, Mme Malado Sow, ingénieur de l’Aibd informe que les retards notés dans la réalisation de ces équipements découlent des difficultés financières que les 10 entreprises sénégalaises chargées de la réalisation ont pu connaitre à certains moments. Mais pour le mur de clôture, ce sont plutôt les difficultés avec les populations qui expliquent la suspension des travaux, ajoute Mme Sow.
Studi demande également aux autorités d’accélérer la connexion du chantier aux réseaux d’eau, de téléphone et d’internet, mais aussi d’anticiper sur la mise à disposition de l’avion de calibrage de l’Asecna.
Projet réalisé à 88%
Les travaux de l’aéroport affichent aujourd’hui, un taux de réalisation de 88%. Selon M. Hocine, l’aérogare passager est achevée à 84%. Une visite sur les lieux a permis de se rendre compte que les équipements se mettent en place petit à petit. Dans une atmosphère où domine une forte odeur de peinture, des ouvriers turcs comme sénégalais travaillent aux finitions de cet équipement. Au premier niveau, celui des départs, la vingtaine de poste de police sont déjà en place, ainsi que la signalisation et les sièges. Selon les constructeurs turcs, il ne reste qu’à faire l’arbitrage sur les zones commerciales. En dessus, les 4 tapis roulant n’attendent que les bagages de même que les équipements destinés aux contrôles de la douane. A quelques encablures de l’aérogare, la tour de contrôle affiche un taux d’achèvement de 83%, tandis que la centrale énergie en est à 84% et 78% pour le pavillon présidentiel.
«Il y a un an, j’étais sur place à un moment où le chantier était presque à l’arrêt. Depuis lors, nous avons pu débloquer la situation avec l’arrivée du groupement Summa- Limak qui a été désigné comme sous-traitant général par Sbg avec qui Aibd reste en contrat. Aujourd’hui, je termine cette visite avec beaucoup d’espoirs puisque tous les chantiers à l’arrêt ont redémarré. On a dénombré près de 1500 personnes dont 1000 Sénégalais qui travaillent», se réjouit Maimouna Ndoye Seck. «De 85% des travaux, Summa- Limak a pu porter ce taux à 88% en 45jours. Tout ceci nous permet d’espérer que les délais pour l’ouverture de l’aéroport seront respectés», conclut Mme Seck.
Libération des emprises en décembre 2016
Plus rien n’empêche la réalisation des travaux de l’Aibd. Selon Dr Kaly Niang du département environnement et social de l’Aibd, à compter de décembre 2016, toutes les emprises de l’aéroport seront libérées. Les derniers villageois qui restent à déplacer sur le site de Kessoukhate le seront dans les prochaines semaines, indique le sociologue. Dr Niang a également, annoncé que dans le cadre du Plan de réinstallation révisé (Prr), des indemnités de pertes de récolte ont été octroyées aux Personnes affectées par le projet (Pap). En février dernier, ces dernières ont reçu 259 millions 093 mille 714 francs Cfa. De même, 304 ha ont été déclassés à leur profit pour leur permettre de reprendre leurs activités agricoles. «Aibd a débloqué tout ce qu’il fallait pour respecter les droits des Pap. Il reste à revoir certaines revendications qui sont fondées et qui sont en cours d’examen», informe M. Niang, qui assure qu’en décembre 2016, la prise de possession du domaine de l’aéroport va marquer la phase terminale du volet environnement et social. La libération des emprises doit s’accompagner de mesures fortes pour limiter le front urbain autour de l’aéroport, estime pour sa part le ministre. Maimouna Ndoye Seck a ainsi, instruit ses collaborateurs de réfléchir à un arrêté fixant les limitations de hauteur dans le périmètre de l’aéroport en y intégrant les perspectives d’extension.
Pour le gouverneur de la région de Thiès Amadou Sy, «il ne faut pas que l’Aibd ait les mêmes problèmes que l’Aéroport de Dakar Yoff avant même sa naissance».
Le Sénégal ne craint pas la concurrence
Au Togo ou en Mauritanie, de nouveaux aéroports ont été mis en service cette année. Cette situation n’inquiète nullement les autorités sénégalaises qui n’ont jamais caché leur ambition de faire de Diass un hub régional. «La ville de Dakar est un hub naturel de par sa position et sa proximité avec les différents continents et de par son développement économique. Ceux qui ont eu la chance de visiter les aéroports dont on parle, savent qu’il n’y a pas de comparaison possible entre ce que nous sommes en train de mettre en place et ces aéroports», réagit le ministre du Tourisme et des transports aériens au terme de sa visite à Diass. Maimouna Ndoye Seck fait même de ces nouveaux aéroports un atout supplémentaire pour le Sénégal. «Il est normal que d’autres pays aussi, aient des aéroports et que les passagers puissent quitter ces pays pour venir vers Dakar. Nous n’avons aucune crainte par rapport à l’ambition de faire de Dakar un hub régional en terme de transport aérien», souligne Mme Seck.
Source:lequotidien.sn