L’armée américaine est plus présente en Afrique que ce que le Pentagone prétend

Le magazine en ligne américain « The Intercept » a publié ce week-end des documents sur la présence militaire des États-Unis en Afrique. Ces documents révèlent une présence militaire plus importante que ce que l’armée américaine a toujours reconnu, avec des bases qui sont concentrées dans les zones où sévit le terrorisme.

La lutte contre le terrorisme islamiste est au cœur de la stratégie d’Africom, le commandement américain en Afrique. Et la carte de ses installations militaires – 34 sites recensés – est là pour le prouver.

Elles sont concentrées essentiellement autour de la Somalie, en Afrique de l’Est pour faire échec aux shebabs, dans le Sahel et en Libye pour contrer al-Qaïda, le Golfe de Guinée et ses pirates ou encore le Lac Tchad avec Boko Haram.

Le poids des drones

Les Etats-Unis ne comptent environ que 7 000 hommes engagés sur le continent africain. Ce que montrent surtout les documents d’Africom, c’est le poids grandissant des drones, qui permettent des missions aussi bien d’attaque que de surveillance.

Et même si cette présence se veut très discrète, l’article de The Intercept montre clairement une montée en puissance de l’armée américaine sur le continent africain dans ce domaine. Elle a construit au cours des cinq dernières années la plus grande base de drones du monde à Djibouti, des drones qui interviennent sur deux continents : au Yémen et en Somalie.

Nouveaux projets

Officiellement, les autorités américaines continuent de clamer qu’il s’agit d’installations provisoires qui appartiennent aux Etats dans lesquelles elles sont installées, mais de nombreux autres projets sont dans les tuyaux.

La composante aérienne du commandement américain en Afrique « vient de terminer ou travaille actuellement sur près de 30 projets de construction dans quatre pays africains ».

Et à l’instar du Camp Lemonnier de Djibouti pour l’Afrique de l’Est, les Etats-Unis sont en train d’installer un pôle pour l’Afrique de l’Ouest, à Agadez au Niger : une base de drones dont la seule construction va coûter quelque 100 millions de dollars américains.

Il faut relativiser. Quand on prend l’Africom, c’est à peu près 7 000 soldats. Comparé à 50 000 en Europe ou 23 000 en Corée, c’est assez peu de chose. […] En fonction des menaces, si l’on voit par exemple une montée de Boko Haram ou de l’instabilité en Libye, on pourrait très facilement voir augmenter la présence américaine sur le continent. Par contre, si on arrive à maîtriser les menaces, on pourrait très facilement réduire le nombre des effectifs aussi.
Jeff Hawkins
RFI

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