Le Rassemblement des Républicains (RDR) organise son prochain congrès. Dans ce sens, se tiendra des pré-congrès en fin avril. Président d’organisation de ces évènements, l’ex-ministre Adama Bictogo a indiqué que le Congrès a pour but de faire revenir le président Ouattara « aux affaires » à la tête du RDR.
« Nous irons aux pré-congrès pour préparer le congrès. Mais, il faut savoir que le congrès annonce le retour du président Alassane Ouattara aux affaires. Il doit revenir aux affaires, il doit prendre sa chose. La constitution qui a été votée, c’est pour que le Président Ouattara vienne prendre le parti pour qu’ensemble le RDR redevienne un parti attrayant et se mette au diapason de la modernisation », a déclaré Adama Bictogo.
Ces propos d’Adama Bictogo confortent un tant soit peu l’opinion de certains observateurs de la politique en Côte d’Ivoire qui croient que le président ivoirien veut briguer un troisième mandat. L’idée avait été avancée cette année par des partisans du chef de l’Etat. Mais avant, en 2016, lors des consultations pour la nouvelle constitution, c’est le président de la Chambre des rois, le roi Bassam, qui avait évoqué l’idée que le Président Ouattara brigue un troisième mandat.
Il est vrai que l’après Ouattara provoque des inquiétudes dans les partis de la coalition au pouvoir, principalement au RDR. On sent des velléités de guerre interne qui risque d’imploser le parti à la case. A l’image du Front Populaire ivoirien de Laurent Gbagbo. Et du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire d’où est sorti le RDR, après Houphouet Boigny. C’est pourquoi un retour de Ouattara aux affaires en tant que président du RDR est envisagé par la direction comme la meilleure solution pour stabiliser le parti.
Si on ne pouvait s’en tenir qu’à ça, il n’y aurait aucun problème. Mais, sous nos tropiques, les présidents de parti sont aussi la plupart du temps les candidats des partis aux élections présidentielles. Ouattara qui, maintes fois, a déclaré qu’il ne briguera pas un autre mandat, fera-t-il l’exception ? Rien n’est sûr. Il avait sollicité un mandat en 2010, avant de solliciter un deuxième une fois au pouvoir, à cause dit-il, de la crise post-électorale qui a bouleversé son programme.
L’autre source d’inquiétude dans les propos de Bictogo qui laissent présager une préparation d’un 3e mandat pour Ouattara est la référence à la nouvelle constitution que fait l’ex-ministre. La Constitution de la 3e République régit-elle le fonctionnement des partis politiques ? Non ! Elle n’impose des conditions qu’aux prétendants aux postes électifs au niveau de l’Etat à savoir la Présidence de la République, le Sénat et l’Assemblée nationale. C’est pourquoi les affirmations de Bictogo « (…) La constitution qui a été votée, c’est pour que le Président Ouattara vienne prendre le parti » font penser que le RDR œuvre à maintenir Ouattara au pouvoir.